"Narcotrafic, le poison de l'Europe"
Deux journalistes nous plongent dans l'histoire méconnue du trafic de la drogue en Europe, pour mieux comprendre son fonctionnement actuel.
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Alors que la France a connu une nouvelle fusillade mortelle liée au trafic de drogue, à Nice, le week-end dernier, voilà un livre qui rappelle ce que l’on oublie parfois : le trafic de drogue ne s’est pas installé en Europe au détriment des États, il a été installé par un État, en l’occurrence, les Pays-Bas.
Les bases du capitalisme moderne
Pour comprendre la dynamique de ce trafic aujourd’hui, il faut remonter 4 siècles en arrière, quand les Pays-Bas s’appelaient encore la République des Provinces-Unies.
C’était un empire commercial, la première puissance économique mondiale à ce moment-là, avec des colonies partout dans le monde et une stratégie : importer en Europe un flot continu de marchandises pour les revendre.
C’est ce qui a jeté les bases du capitalisme moderne. Cela pouvait concerner toutes les marchandises, pourvu qu’elles rapportent de l’argent.
Du cacao à la cocaïne
Au milieu du sucre, du tabac, du cacao ou des tulipes, les Néerlandais s’emparent ainsi, d’abord, du commerce de l’opium au XVIIème siècle, puis ils passent à la cocaïne.
Au XIXème siècle, la consommation de la cocaïne est légale en Europe, il faut le rappeler. Les Pays-Bas en profitent d’ailleurs pour en vendre des dizaines de tonnes aux armées anglaise et allemande pendant la Première guerre mondiale.
Mais après la guerre, tout change : une réglementation internationale interdit la vente libre des stupéfiants. Avec un effet immédiat : les marchés créés légalement passent dans l’illégalité. C’est l’apparition du trafic de la drogue, tel qu’on le connaît aujourd’hui. Un trafic qui passe encore massivement par les Pays-Bas.
Les limites de la répression
Finalement, le modèle économique est resté le même, depuis les marchands qui ont fait la fortune des Pays-Bas jusqu'aux mafieux installés aujourd’hui à Dubaï : il faut faire entrer un flot continu de marchandises pour répondre sans cesse à la demande, surtout pour les marchandises qui rapportent le plus – aujourd’hui, la cocaïne.
C’est une logique capitaliste poussée à son paroxysme, avec un marché qui ne connaît aucune régulation. Face à cela, la répression ou les saisies de drogue ne sont pas les méthodes les plus efficaces, d’après les experts interrogés dans le livre.
Les États peuvent, par exemple, tenter de remettre en place une part de régulation, comme l’ont fait l’Allemagne ou le Canada avec la légalisation du cannabis. Mais ils doivent surtout s’attaquer sérieusement au blanchiment d’argent qui, comme le disent les auteurs, est un "pilier du capitalisme mondialisé".
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