"L'intérêt d'Adam" : Léa Drucker encore formidable en infirmière surinvestie

Dans Les Experts Cinéma cette semaine, Matteu Maestracci évoque les films "L'intérêt d'Adam" de Laura Wandel et "Nino" de Pauline Loquès.

Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Anamaria Vartolomei et Léa Drucker dans le film "L'intérêt d'Adam" de Laura Wandel. (DRAGONS FILMS / LES FILMS DU FLEUVE / LUNANIME / LES FILMS DE PIERRE)
Anamaria Vartolomei et Léa Drucker dans le film "L'intérêt d'Adam" de Laura Wandel. (DRAGONS FILMS / LES FILMS DU FLEUVE / LUNANIME / LES FILMS DE PIERRE)

La caméra ne vas pas lâcher ou presque, pendant les 73 minutes que dure le film, les pas, la nuque, les mouvements de Lucy (Léa Drucker) infirmière en chef d'un service pédiatrique.

"L’intérêt d'Adam" de Laura Wandel

Lucy se prend d'affection pour une jeune mère précaire et paumée, jouée par Anamaria Vartolemei, maman du petit Adam (qui donne son titre au film), qu'elle sous-alimente volontairement. La garde de son fils pourrait d'ailleurs bientôt lui échapper.

C'est sur cette relation ambiguë et ce dilemme moral – sur fond d'un criant manque de moyens dans les hôpitaux publics – que Laura Wandel a basé son film. Un film haletant, aux allures de vrai thriller, pas loin non plus du documentaire sur un personnel soignant à bout de forces et de nerfs.

Nerveux et clairement sous influence des frères Dardenne qui coproduisent le film, et porté par deux des meilleures actrices françaises du moment, L'intérêt d'Adam est à voir, évidemment.

"Nino" de Pauline Loquès

Là aussi, nous sommes dans l'intime et les questions de santé lorsque Nino, jeune homme parisien de 29 ans un peu rêveur et gauche, apprend par accident en allant chercher de simples résultats qu'il est atteint d'un cancer de la gorge.

Le film se concentre sur les 4 jours compris entre ce diagnostic brutal et le début de son traitement de chimiothérapie. Nino est forcément un peu sonné, pour ne rien arranger il a perdu ses clés et se retrouve enfermé dehors. Il croise sa mère, ses amis, son ex et des inconnus souvent loufoques.

Pour ce sujet grave, intime, sur lequel on penserait avoir déjà tout vu au cinéma, Pauline Loquès propose un film presque miraculeux, fluide, émouvant, dans lequel tout fonctionne. Et on peut même à ce titre citer tout le casting, nature et solaire : Théo Pellerin, Salomé Dewaels, William Lebghil, Camille Rutherford, Jeanne Balibar et Mathieu Amalric. Avec aussi sans doute la plus belle scène érotique de l'année au cinéma...

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