"Des jours que je n'ai pas oubliés", de Santiago Amigorena, chez POL.
Un très beau roman d'amour, même si c'est un roman d'amour déçu, le cri d'un homme blessé par la femme qui l'a quittée pour un autre. Ce roman a quelque chose de plus. Il y a quelque chose de plus à cause de méchantes rumeurs qui entourent ce livre, des rumeurs qui sont venus polluer sa sortie et que Christophe Ono-dit Biot se propose de balayer.
L'auteur est en effet l'ex-mari d'une femme dont on parle beaucoup en ce moment pour ses amours clandestines avec un chef d'Etat casqué. Amigorena a eu deux enfants avec elle.
Dans son livre, il raconte l'histoire d'un homme qui a deux enfants avec une comédienne qui le quitte pour un autre. Evidemment, les professionnels de l'investigation littéraire se sont dit : mais pardi, il nous raconte l'affaire Gayet-Hollande, mais par la lorgnette intime, mais c'est formidable. Et voilà, ce texte magnifique se retrouve déchiffré à travers les lunettes grotesques de la pipolerie. Forçant même l'auteur à s'inviter à la radio, ce qui n'était pas très heureux, pour dire, "j'ai bien eu deux enfants avec elle, mais j'ai écrit un roman, quelque chose qui fait appel à l'imaginaire et à la sensibilité. Mon livre n'a rien à voir avec ce que vous avez lu dans Closer. "
Une erreur ?
Un écrivain n'a pas à se plier au pire des exercices pour un écrivain : faire une explication de texte. Surtout quand on est un écrivain comme lui, un admirable styliste, limpide, simple, qui connaît la géographie des sentiments comme nul autre.
Santiago Amigorena écrit divinement, avec rage et clarté, violence et passion et raconte ce que ressent un homme quand la femme qu'il aime le quitte. Comment il a envie de se jeter par la fenêtre, sauf qu'il a des enfants, et que leurs petits regards tendres le maintiennent en vie. Ce livre, c'est un cœur d'homme qui s'ouvre comme une grenade.
Pour prendre un peu de champ, cet homme décide de partir en Italie, à Venise. Sauf qu'à Venise, elle lui manque, elle lui manque partout, plus rien n'a de goût, d'ampleur, de sens. Ni les palais, ni les églises, ni les canaux, ni aucun tableau.
Dans un roman tout est vrai et tout est faux. Cela dépend comment on l'écrit, comment on le ressent. On a du cœur, on a du style, ou on n'a rien. En amour comme en écriture. Amigorena, lui, en a à revendre, du cœur et du style.
Feuilletez Des jours que je n'ai pas oubliés , de Santiago Amigorena, chez POL.
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