Un livre sur cinq est-il acheté d'occasion, comme l'affirme Rachida Dati ?
Alors que le gouvernement étudie l'idée d'une taxe sur les livres d'occasion, la ministre de la Culture Rachida Dati affirme qu'aujourd'hui, un livre sur cinq est acheté en seconde main.
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Lors du Festival du livre le 12 avril dernier à Issy-les-moulineaux (92), le président de la République Emmanuel Macron a annoncé vouloir taxer les livres d'occasion. Une idée qui se justifie par les nouveaux usages des acheteurs de livres, selon la ministre de la Culture. "Aujourd'hui, un livre sur cinq est acheté d'occasion, affirme Rachida Dati sur RTL. Souvent, le livre est à peine paru qu'il est déjà vendu dans l'occasion."
Cette affirmation est vraie. C'est ce que l'on apprend dans une étude publiée l'année dernière par le ministère de la Culture et la SOFIA, la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit. En 2022, les livres d'occasion représentaient 20% de tous les livres achetés soit effectivement, un livre sur cinq. Cette étude analyse l'évolution des ventes de livre d'occasion entre 2014 et 2022, et elle constate que les ventes de livre d'occasion ont beaucoup augmenté entre 2017 et 2022. C'est près de 50% de chiffre d'affaires en plus sur cinq ans.
Le roman policier est l'un des exemples les plus frappants : en cinq ans, la part des romans policiers d'occasion achetés a grimpé de 40%, si bien qu'aujourd'hui, un livre policier sur deux est acheté d'occasion. Du côté de la littérature jeunesse (romans pour enfants et ados, albums illustrés, etc.), la part de livres d'occasion achetés a augmenté de 56%, toujours sur la même période.
L'essort de la vente de livres d'occasion sur Internet
Ce succès s'explique d'abord par l'essort de la vente de livres d'occasion sur Internet. Le web est la principale source d'approvisionnement de 60% des acheteurs de livre de seconde main, qui citent notamment les plateformes Vinted et Leboncoin, où des particuliers peuvent acheter et vendre à d'autres particuliers. Les librairies arrivent loin derrière, citées par seulement 6% des acheteurs.
L'étude montre aussi qu'acheter d'occasion est devenu un geste de plus en plus réfléchi : un tiers des acheteurs utilisent une alerte, un mail par exemple, pour savoir quand un livre est disponible en occasion sur une plateforme. Mais la conjoncture économique explique aussi ce succès du livre d'occasion. Trois quarts des acheteurs affirment préférer la seconde main pour faire des économies, la protection de l'environnement n'est qu'une motivation secondaire.
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