Municipales de mars 2026 : y aura-t-il assez de candidats aux postes de maires ?

La question agite les sénateurs qui planchent cette semaine sur une proposition de loi sur le statut de l'élu local. Comment endiguer la crise de vocation des maires ? Ils sont une quarantaine à démissionner chaque mois, en moyenne. La violence ou le trop-plein de réglementation n'est pas la première cause de ces départs.

Article rédigé par Angélique Bouin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un buste de Marianne portant l'écharpe de maire (LUDOVIC MARIN / AFP)
Un buste de Marianne portant l'écharpe de maire (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le sénateur socialiste des Landes, Éric Kerrouche, rappelait récemment sur LCP l’ampleur du phénomène : "On a eu un nombre de démissions important, ça a même cumulé dans l’année 2023 à 600 démissions de maires en une seule année !" a-t-il déclaré. En réalité, les chiffres sont encore plus élevés : 613 maires ont quitté leur fonction en 2023, soit près de deux par jour, selon la dernière étude du Cevipof/Sciences PO menée en partenariat avec l'Association des Maires de France (AMF).

D'après les données compulsées par Martial Foucault, professeur des universités à Sciences Po et chercheur au Cevipof, en trois mandats (2008 et 2025), le nombre moyen de démissions de maires par an a été multiplié par quatre. Depuis les dernières élections municipales de 2020, le phénomène s’est encore accentué : au total, c'est près de 6% de l'ensemble des quelque 35 000 maires de France qui ont rendu leur écharpe.

Les tensions internes au Conseil municipal, première raison de démission 

Contrairement à certaines idées reçues, la principale cause de ces démissions n’est pas la violence envers les élus, bien que celle-ci soit préoccupante. Trois facteurs principaux se dégagent. D’abord, 30% des maires invoquent des tensions au sein du conseil municipal, souvent entre membres de la majorité. Ces désaccords empêchent parfois de mener à bien les projets pour lesquels les élus s’étaient engagés, ce qui les amène à démissionner. Le contexte particulier du mandat 2020-2026, démarré en pleine crise sanitaire, a également pesé lourd sur le climat dans les équipes municipales : les débuts avec des réunions à distance ont sans doute freiné la cohésion d’équipe, notamment pour les nouveaux élus.

La deuxième cause majeure concerne les passations de pouvoir anticipées, souvent planifiées dès le début du mandat, qui représentent près de 14% des démissions. Il s’agit souvent d’accords conclus entre le maire et bien souvent son adjoint pour transmettre la fonction à mi-mandat, par souci de continuité ou en raison de l’âge. Enfin, les questions de santé sont citées dans 13% des cas pour des raisons physiques et 5% pour des raisons psychologiques.

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