"Les fermes à trolls" : une arme de désinformation redoutable
La désinformation parasite les réseaux sociaux et parfois le débat public. En cette fin d'année, franceinfo décrypte les mots de la désinformation. Mercredi 25 décembre : Les fermes à trolls.
Les trolls, ce sont des personnes employées le plus souvent par des États pour répandre sur internet de fausses nouvelles et mener des opérations de propagande. Ces personnes travaillent physiquement dans des bureaux appelés « fermes » ou « usines » à trolls.
La Russie pionnière de ces opérations de propagande
La première ferme à trolls identifiée l’a été en Russie en 2014, près de Saint Pétersbourg, où travaillaient des centaines d’informaticiens, de blogueurs, et de pirates informatiques qui avaient été recrutés par un très proche de Vladimir Poutine, Evguéni Prigojine, le patron de Wagner. Cette entreprise, connue sous le nom d’Internet Research Agency a été créée pour mener de larges campagnes de désinformation.
Avec six faux profils sur Facebook, et 10 comptes tweeters chacun, ces trolls avaient comme consigne de poster 50 tweets par jour et de republier 50 articles de presse, d’intervenir dans au moins deux discussions en ligne, et de cibler spécifiquement les pages "commentaires" des principaux sites d’information américains, selon une enquête de BuzzfeedNews. Leur mission ? Améliorer l’image de la Russie et de son chef, Vladimir Poutine, vivement critiqué à l’époque après sa première invasion de l’Ukraine.
En 2016, cette même ferme à trolls a tenté d’influencer le match électoral américain entre Donald Trump et Hillary Clinton en dénigrant la candidate démocrate. Quelque 126 millions d’Américains ont vu ses messages sur le seul réseau Facebook, selon une étude interne du réseau social consultée par l’agence de presse Reuter. Les Russes sont aussi soupçonnés d’avoir pesé sur le vote du Brexit, en 2016, et plus récemment d’utiliser des usines à trolls pour étendre leur influence en Afrique.
Des fermes à trolls impliquées dans au moins 18 scrutins électoraux
La Russie n’est pas le seul état à utiliser des trolls, mais a été précurseur. Ensuite la Chine et bien d'autres États ont embrayé : Depuis 2019, des dizaines de milliers de faux comptes organisant des campagnes de désinformation en chinois ou en anglais ont été identifiés dans ce pays, puis fermés par Facebook, Twitter et YouTube, selon un rapport de l'Irsem.
Selon l’ONG américaine Freedom House, en 2017, au moins 30 gouvernements dans le monde ont lancé des campagnes de désinformation pour discréditer le modèle démocratique, 18 scrutins électoraux ont été visés. D’autres États comme l’Iran se servent des trolls à des fins de propagande intérieure.
Trolls remplacés par des Bots : des machines redoutables.
Avec l’émergence des bots (les robots numériques), le développement de l’intelligence artificielle et l’appui des algorithmes des réseaux sociaux dont les trolls maîtrisent les subtilités, leur influence s’est décuplée.
Certaines plateformes, comme Facebook font bien la chasse aux faux comptes, les nouvelles lois européennes de régulation de l’internet leur imposent d’ailleurs… Mais ont-ils vraiment les moyens ou la volonté de les éradiquer ? C’est un autre sujet.
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