Le vrai du faux. Non, les Français ne paient pas 4 milliards d'euros pour l'accueil des migrants
Gérald Roux passe au crible des faits repérés dans les médias et les réseaux sociaux. Lundi, l'intox de Nicolas Dupont-Aignan au sujet de la politique migratoire du gouvernement.
Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, a dénoncé dimanche 4 février la politique du gouvernement sur l’immigration. "L'accueil des migrants en France va augmenter cette année de 600 millions d'euros, et en gros, les Français paient 4 milliards pour l'accueil des migrants", a-t-il déclaré en direct sur Europe 1.
Faux. Le budget consacré à la mission "Asile, immigration et intégration des réfugiés" a augmenté de 300 millions d'euros dans le projet de loi de finances pour 2018. C’est donc deux fois moins que l’augmentation de 600 millions d’euros mise en avant par Nicolas Dupont-Aignan. Par ailleurs, le budget total de cette mission se monte à 1,38 milliard d'euros. C'est presque trois fois moins que les 4 milliards d’euros dont parle le président de Debout de la France.
À quoi sert cet argent ? Il sert à faire face à la pression migratoire qui a beaucoup augmenté depuis 2015. Il s'agit notamment de réduire à six mois le traitement des demandes d'asile, avec la création de postes, mais aussi de milliers de places d'hébergement pour les demandeurs d'asile.
Une "limitation" plutôt qu'une "suppression"
Toujours sur Europe 1, Nicolas Dupont-Aignan a déclaré qu’en Allemagne, "Madame Merkel a supprimé le regroupement familial pour les réfugiés."
Faux. Les députés allemands n'ont pas supprimé le regroupement familial des réfugiés, ils l'ont "limité". À partir du 1er août prochain, 1 000 personnes seront autorisées chaque mois à immigrer en Allemagne dans le cadre du regroupement familial. Ce quota n'inclut pas les cas d'urgence.
Il est vrai qu’au départ, Angela Merkel voulait geler totalement le regroupement, mais la Chancelière conservatrice négocie en ce moment avec les sociaux-démocrates pour former une coalition. Les sociaux-démocrates voulaient plus de générosité vis-à-vis de réfugiés. Les deux partis ont coupé la poire en deux. C'est donc la "limitation" plutôt que la "suppression".
On le voit, dans ses deux déclarations, Nicolas Dupont-Aignan part d'un fait "réel", et s'en sert pour construire deux "gros fake". C’est un classique du "vrai du faux".
A la suite de la publication de cet article, M. Dupont-Aignan maintient ses déclarations en affirmant qu’il faut ajouter au coût de la mission "Asile, Immigration et intégration des réfugiés" des coûts d’autres missions qui, selon lui, sont concernées pour l’accueil des migrants. Il cite "les coûts des hébergements d’urgence, de l’aide médicale d’Etat, de la police de l’air et des frontières ainsi que la prise en charge des mineurs isolés".
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