Le vrai du faux. Non, ces photos ne montrent pas un enfant enfermé en centre de rétention ni l'"Aquarius" sur lequel il n'y aurait que des hommes
Antoine Krempf passe au crible des faits repérés dans les médias et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, deux photos hors contexte pour illustrer d'autres situations.
Internet regorge de photos qui peuvent illustrer toutes sortes de situations et il faut redoubler de méfiance sur les réseaux sociaux. Deux photos illustrent bien ce constat, notamment au sujet des migrants dont il est question en ce moment.
Vous êtes scandalisés par la tolérance zéro de l'administration américaine à la frontière avec le Mexique qui a entraîné la séparation de 2 000 enfants de leur famille entrée illégalement aux États-Unis depuis la mi-avril ? Vous voulez exprimer votre colère sur les réseaux sociaux ? Une photo existe. C'est celle d'un petit garçon enfermé, en pleurs, dont les mains sont agrippées aux mailles du grillage qui le retient. L'image bouleversante a déjà relayée des dizaines de milliers de fois aux États-Unis.
Vous estimez que le bateau l'Aquarius et ses 630 migrants à bord n'aurait pas dû accoster en Espagne ou ailleurs en Europe ? Vous êtes inquiets parce que vous êtes persuadé qu'il n'y a que des hommes sur ce bateau et que vous pensez que c'est dangereux, qu'il faut alerter le plus de monde possible sur les réseaux sociaux ? Une photo existe. Celle de dizaines d'hommes assis côte à côte sur le quai d'un port sur laquelle on voit en toile de fond un bateau accosté, l'Aquarius. L'image a notamment été relayée notamment par le site La Gauche m'a tuer.
Mais ces deux images ne montrent pas ce qu'elles prétendent montrer.
Des photos détournées mais bien réelles
Le petit garçon en pleurs aux États-Unis n'est pas du tout enfermé dans un centre de rétention et n'a pas été séparé de sa famille. L'image provient en réalité d'une manifestation qui a eu lieu il y a dix jours à Dallas. Il s'agissait justement d'une manifestation pour s'opposer à la politique migratoire de Donald Trump (lien en anglais) dans laquelle été mise en scène de fausses cellules destinées aux migrants.
Mais si cette image est détournée, cela ne suffit pas pour dire que des enfants ne sont pas séparés de leurs parents aujourd'hui aux États-Unis. En revanche, ce qui interroge, c'est ce besoin d'image bouleversante, même fausse, pour dénoncer une réalité.
Quant à la photo des migrants devant l'Aquarius, elle n'a rien à voir avec l'opération de la semaine dernière. L'image a été prise par la photographe italienne Federica Mameli, début 2017 en Sicile, lors d'un précédent sauvetage. Le bateau comportait à ce moment-là des femmes, tout comme la semaine dernière. Il y avait 88 femmes sur un total de 630 migrants d'après un décompte du gouvernement espagnol (lien en espagnol). La photo est donc hors contexte et trompeuse. Elle illustre tout de même parfaitement ce dont ceux qui la partage sont déjà convaincus.
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