"La moitié des sites internet de l'UE sont en anglais seulement" ?
D'après la député LR Nadine Morano, "plus de 50% des sites internet de la Commission européenne sont exclusivement en anglais". Plutôt vrai.
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Vrai
En tout cas si l'on regarde l'ensemble des sites internet officiels de l'Union européenne (et pas de la Commission européenne, comme l'affirme Nadine Morano). D'après l'Observatoire de la langue française, sur les 53 principaux sites internet de l'UE, 27 sont exclusivement en anglais, 32 % des sites offrent "un état de plurilinguisme actif" et 11 % des sites affichent simultanément les 23 langues officielles.
Les sites des agences décentralisées de l'Union européenne (Frontex, l'Agence européenne du médicament, Europol, etc.) seraient particulièrement concernés par ce tropisme anglophone. D'après une étude de l'Assemblée des fonctionnaires francophones des organisations internationales, "sur 30 sites analysés, 21 sont ou peuvent être considérés comme anglophones, 5 montrent une diversité privilégiant clairement l’expression en anglais et 4 peuvent être considérés comme véritablement diversifiés ".
Pas d'obligation de traduction
Ceci dit, rien n'oblige ces sites à proposer aux internautes une version française, néerlandaise, tchèque ou bulgare. D'après le règlement CE n°1/1958, qui définit les langues officielles et de travail au sein des institutions, le multilinguisme n'est obligatoire que pour ces différents cas de figure:
Les documents rédigés dans une des 24 langues officielles peuvent être envoyés aux institutions européennes et recevoir une réponse dans cette langueLes règlements de l’UE, les textes de portée générale et le Journal officiel de l’Union européenne doivent être publiés dans toutes les langues officielles.Les travaux du Parlement européen. Par ailleurs, spécificité depuis le début de la construction européenne, l'usage veut que le français soit la langue des arrêts et des avis de la justice européenne.
Le français en perte de vitesse
Le français compte donc moins que l'anglais pour la communication en ligne... mais pas seulement. Parmi les trois "langues de travail" des institutions européennes, l'anglais prend clairement le pas sur l'allemand et le français. Entre 2009 et 2013, le Parlement européen a comptabilisé 450 heures de débat en langue anglaise lors de ses séances plénières de Strasbourg, contre 200 heures en allemand (langue la plus parlée au sein de l'Union européenne) et à peine 150 heures en français.
Et le phénomène semble s'aggraver avec le temps. D'après les chiffres de la Direction générale de la traduction cités dans le rapport au parlement sur l'emploi de la langue française, la rédaction des documents de la Commission européenne se fait à 80% en anglais, contre moins de 5% pour le français. Il y a encore 20 ans, les taux étaient de 45% contre 38%. La langue allemande reste également assez marginale par rapport à l'anglais avec moins de 2% des documents rédigés par la Commission européenne en 2013.
{% embed infogram langues_de_redaction_des_documents_de_la_commission_europeenne" style="color:#acacac;text-decoration:none;"> Langues de rédaction des documents de la Commission européenne | Create infographics %}
Mobilisation générale...
Paris a bien tenté de contrer l'effondrement de la langue française au sein des institutions européennes ces dernières années. Il faut "une attention vigilante et des réactions vigoureuses, car le plurilinguisme et, à travers lui, le pluralisme du monde, font l'objet d'un travail de sape régulier, jusque dans des domaines où il semblait le mieux et le plus traditionnellement implanté ", dénoncait un rapport sénatorial de 2002.
En 2006, le Premier ministre Dominique de Villepin a fait publier un "Vade-mecum en 10 points" pour la défense du français à Bruxelles. On peut y lire notamment que "dans les réunions, les représentants de la France s’expriment en français, qu’il y ait ou non interprétation ". A défaut, "si nécessaire, le report de la réunion peut être demandé ". Mais visiblement, sans succès.
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