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Vrai ou faux
La dette publique augmente-t-elle de 5 000 euros par seconde ?
François Bayrou justifie la suppression de deux jours fériés et la mise en place d'une année blanche par la nécessité, selon lui, de réduire la dette publique française. Une dette qui s'accumule depuis 50 ans.
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Suppression de deux jours fériés, année blanche… François Bayrou a fait des annonces pour économiser 43 milliards d'euros dans le prochain budget, mardi 15 juillet. Le Premier ministre les a justifiées en dressant un constat accablant de l'endettement de la France, en dénonçant notamment la rapidité à laquelle la dette publique se creuse et la longévité de cette dette, qui se creuse depuis 50 ans. Vrai ou Faux ?
La dette se creuse de plus de 5 800 euros par seconde
Le Premier ministre a d'abord martelé le montant de la dette, qui s'élève à présent à 3 345,4 milliards d'euros. Mais il a estimé que la somme était trop grande pour que l'on arrive vraiment à se la représenter. Alors, il a fait décidé de donner un chiffre plus concret pour que les Français puissent comprendre à quelle vitesse la dette publique se creuse : "Chaque seconde qui passe, chaque seconde, la dette de la France augmente de 5 000 euros", a-t-il déclaré.
Et c'est vrai, quoi que même un peu sous-estimé. Refaisons les calculs du Premier ministre. D'abord, il faut calculer l'augmentation de la dette en un an. Selon l'Insee, elle est passée de 3 160,8 milliards d'euros au premier trimestre de 2024 à 3 345,4 milliards d'euros au premier trimestre 2025, ce qui fait une hausse de 184,6 milliards d'euros en un an.
Ensuite, combien y a-t-il de secondes dans une année ? À raison de 60 secondes par minute, de 60 minutes par heure, de 24 heures dans une journée et de 366 jours pendant l'année 2024 qui était bissextile : il y a eu 31 622 400 secondes dans l'année écoulée.
Si l'on divise la hausse annuelle de la dette par le nombre de secondes dans une année, on trouve alors une cadence d'augmentation de la dette un peu plus rapide que ce qu'a dit François Bayrou : la dette publique a augmenté de 5 800 euros par seconde en moyenne pendant cette dernière année.
Notons tout de même que ce calcul est soumis à de nombreux aléas et doit être pris avec prudence. Si la dette avait augmenté moins vite cette année, elle ne se creuserait que de 2 000 ou 3 000 euros par seconde. L'image serait un peu moins impressionnante, pourtant la dette serait quand même à des niveaux historiques.
Le dernier budget à l'équilibre date de 1974
François Bayrou a aussi insisté sur le fait qu'il "y a plus de 50 ans que notre pays, tous courants politiques confondus, n'a pas présenté un budget en équilibre. 50 années que nos dépenses publiques dépassent chaque année les recettes". Et là aussi c'est vrai, comme le Vrai ou Faux l'avait démontré ici.
La dernière fois qu'un gouvernement français a présenté un budget avec davantage de recettes que de dépenses, c'est-à-dire un budget qui pouvait se financer lui-même sans avoir nécessairement besoin d'emprunter de l'argent et de s'endetter, c'était en 1974. Puis, les conséquences du premier choc pétrolier se sont fait ressentir, sonnant le glas des Trente Glorieuses. À partir de là, les déficits se suivent et se creusent année après année. Avec un pic lors de la crise des subprimes dans les années 2000 puis avec celle du Covid en 2020.
Observer l'évolution des dépenses est toujours délicat, comme nous l'expliquions déjà l'an dernier, lors des débats sur le budget 2025, car, si elles augmentent en valeur absolue, leur poids dans le PIB a tendance à stagner depuis 2017 et l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir. C'est que le PIB augmente au même rythme, voire plus vite que les dépenses. Après une baisse en 2019 et un pic en 2020, les dépenses représentent à présent 57% du PIB, comme en 2017. Les recettes, tout en augmentant aussi en valeur absolue, ont plutôt baissé en proportion du PIB, passant de 54% à 51% du PIB entre 2017 et 2024.
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