Est-ce que rouler en voiture hybride ne pollue vraiment presque pas ?

C'est qu'affirme le porte-parole de l'association Mobilité Club France. Une prouesse possible, selon lui, grâce à la partie électrique du véhicule mais aussi l'usage des e-carburants.

Article rédigé par Marion Ferrère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les e-carburants restent moins consommés que le diesel en France. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)
Les e-carburants restent moins consommés que le diesel en France. (VALENTINE CHAPUIS / AFP)

Rouler en voiture électrique hybride ne pollue presque plus. C’est ce qu’a assuré jeudi 16 octobre, sur franceinfo, le porte-parole de l'association Mobilité Club France. Il a mis en avant la partie décarbonée de l'électrique mais aussi de celle du thermique. "Lorsque vous êtes en thermique, vous êtes en carburant liquide non carboné, c'est-à-dire un e-carburant, du biocarburant, du superéthanol pourquoi pas. Donc vous ne polluez quasiment pas", avance-t-il. 

Le biocarburant ne polluerait donc pas, ce qui est faux, les e-carburants restent du carburant. Avec "une plus faible teneur en carbone fossile" certes, c'est la définition de l'Ufip (l’Union française des industries pétrolières), mais ça reste du pétrole avec une faible part d'éthanol, jusqu'à 10% du volume. L'an dernier, ce carburant a représenté la majorité de l'essence consommée en France mais elle est minoritaire, loin derrière le diesel qui représente 70% de la consommation du carburant routier.

Il existe en revanche du carburant plus propre : le superéthanol. Le E85 est composé aux trois quarts d'éthanol, mais c'est seulement 2% des ventes. Ce qui est faible. Et pour rouler avec, il y a deux points non négligeables : il faut s'équiper d'un boîtier spécial et trouver une station-service qui le propose à la pompe. Ce n'est pas le cas partout sur le réseau routier.

Un impact écologique

Si rouler avec ce type de carburant est tout de même moins polluant que d'utiliser du diesel ou de l'essence classique, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'impact sur l'environnement. Ces biocarburants sont principalement composés d'huile de palme, de soja, de sucre de cannes ou encore de colza.

En France, 3% des champs sont destinés au biocarburant et donc ne finiront pas dans nos assiettes. Pour en produire plus, il faut donc importer les matières premières et cela accentue les risques de déforestation, comme le soja au Brésil, par exemple. Dans un rapport publié en 2023, la Commission européenne admet que ces points sont à surveiller.

Autre problème : la forte consommation d'eau. Selon la dernière étude de l'ONG Transport et Environnement, association de référence sur le sujet, 3 000 litres d’eau sont en moyenne nécessaires pour parcourir 100 km avec une voiture alimentée en biocarburant. Pour y remédier, des chercheurs travaillent à de nouvelles générations de biocarburant, constitués cette fois de déchets organiques ou encore de microalgues. Mais nous en sommes seulement au tout début.

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