Le vrai ou faux junior répond aux questions sur les ressources minières ukrainiennes convoitées par les États-Unis

"Soit vous passez un accord, soit on part ! Je pense qu'on en a assez vu. Ça va faire de la très bonne télévision, je pense". C'est par ses mots que Donald Trump a écourté son entrevue avec Volodymyr Zelensky le 28 février dernier. Le président Ukrainien était en visite dans le bureau ovale de la maison blanche pour négocier un accord sur les richesses minières de son pays. Ce jour-là, Volodymyr Zelensky a finalement écourté sa visite et aucun accord n'a été signé. Les élèves du collège Dolto, à Sierentz, dans le Haut-Rhin, nous interrogent sur ces ressources.

Trump vise les minerais critiques de l'Ukraine

Joanna nous demande s'il est vrai que l'Ukraine "a des terres rares que Donald Trump veut exploiter".

Il s'agirait plutôt des minerais dits critiques. Autrement dit, des matières premières dont les quantités sur la planète sont limitées. Le sol ukrainien regorge de ces ressources essentielles à la fabrication de technologies bas-carbone. C'est ce qui intéresse Donald Trump, qui veut arriver à un accord sur l'exploitation de ces richesses minières.

Selon les estimations du bureau français de recherches géologiques et minières, l'Ukraine possède 22 des 34 substances que l'Union européenne qualifie comme "matières premières critiques" et environ 5% des réserves mondiales.

Et concernant ce terme de "terres rares", on parle ici d'un type de minerais critiques qui est très difficilement exploitable. L'extraction de ces "terres rares" et leur raffinage sont très coûteux et polluants. D'ailleurs, à ce jour, l'Ukraine n'a ouvert aucune mine pour les exploiter.

Les ressources qui intéressent les États-Unis

Ce qui intéresse Donald Trump, ce sont toutes les richesses ukrainiennes qui sont exploitables. Il y a le titane, prisé dans l'aéronautique et l'armement, le lithium et le graphite, aussi, utilisés pour fabriquer les batteries des voitures électriques ou des téléphones. Près de 20% des ressources mondiales de graphites se trouvent dans le sol ukrainien. L'uranium, nécessaire à la production du nucléaire, intéresse certainement aussi les Américains. Et puis il y a le manganèse, c'est ce qui donne sa solidité à l'acier. L'Ukraine est le 8e producteur de manganèse au monde.

Au départ, Donald Trump avait dit vouloir exploiter toutes ces ressources en compensation de l'aide versée depuis trois ans par les États-Unis à l'Ukraine. Il avait chiffré cette compensation à 500 milliards de dollars, soit environ quatre fois plus que l'aide fournit au total par les Américains aux Ukrainiens.

Le bras de fer sur l'exploitation de ces minerais continue

Sacha nous demande s'il est vrai que "l'Ukraine a refusé de donner l'accès à ses minerais aux Américains".

Au départ, c'est vrai que Volodymyr Zelensky a rejeté cette première proposition de Donald Trump. Il a dit refuser de signer un texte que "dix générations d'Ukrainiens" devraient payer. C'est pourquoi cette somme de 500 milliards de dollars a disparu des négociations. Ensuite, Kiev et Washington se sont mis d'accord pour développer conjointement les ressources naturelles de l'Ukraine.

Et Joséphine se demande s'il est vrai qu'ils sont toujours en négociation. Oui, c'est vrai ! Donald Trump et Volodymyr Zelensky sont toujours prêts à trouver un terrain d'entente : l'exploitation des richesses minières ukrainiennes par les États-Unis contre le maintien de l'aide militaire américaine fournit à l'Ukraine.

En attendant, Donald Trump a annoncé cette semaine suspendre cette aide. Un moyen pour lui de mettre la pression sur le président ukrainien qui a déclaré, dans la foulée, "regretter" le clash avec Donald Trump, et jugé qu'il était "temps d'arranger les choses".