Des agents britanniques chez les Soviets
Tout semblait réussir aux cinq de Cambridge, mais un malheureux concours des circonstances allait les faire prendre.
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Les Américains et leurs alliés consignaient systématiquement les communications chiffrées des soviétiques. En 1948, Gardner, un talentueux chercheur américain, analysa ces centaines de messages enregistrés durant la guerre (ce programme reçut pour nom de code Venona). Au milieu de l'année 1948, les Américains s'intéressèrent particulièrement à un texte qui allait se révéler être les télégrammes 72 et 73 se référant à l’ambassade britannique à Washington. Ce décryptage facilitera le travail des enquêteurs dans la recherche de la taupe qui s’avéra être un diplomate en poste à l'ambassade britannique aux Etats-Unis.
Protéger la taupe
A l'automne 1949, Kim Philby eut vent de ces décryptages et fit immédiatement prévenir ses maîtres Soviétiques. Gardner lui avait fait lire des passages d'un télégramme nouvellement annoté. Il s'agissait des messages échangés entre Churchill et Truman suivis d’une petite partie des commentaires de l'officier traitant. Le nom le la taupe apparaissait pour la première fois : Homère. Philby ignorait qui se cachait derrière ce pseudonyme, mais il se doutait bien qu'il s’agissait d’un des agents du Kremlin. Philby envoya alors aux soviétiques un message préoccupant : "Je pense qu'il s'agit de Mac Lean ".
Le décryptage Venona était, certes, une grave source d'inquiétudes, mais malgré cela, le Kremlin décida que Mac Lean "devait rester à son poste". A son tour Philby reçut l'ordre de le protéger sans pour autant se mettre lui-même en danger.
L’étau se ressert
En janvier 1951, ils n'étaient plus que quatre suspects, tous diplomates, dont Donald Mac Lean. En russe, Homère se prononce Gomère. Les services secrets britanniques rapprochèrent le mot "Gomère" de celui d’un autre suspect, Gore-Booth, premier secrétaire de l’ambassade britannique. Ce dernier correspondait d'autant plus au signalement, que les policiers s'étaient souvenus des informations des transfuges selon lesquelles il y avait un agent du Kremlin au Foreign Office, ancien étudiant à Eton puis à Oxford, ce qui était le cas de ce diplomate. Dans ce contexte dramatique Guy Burgess, affecté lui aussi à l'ambassade, rejoignit Philby à Washington, le 4 août 1951. Il s'installa "provisoirement" dans un appartement aménagé dans l'entresol de la demeure des Philby.
La fuite
Rentré à Londres au début du mois de mai, Burgess raconta tout à Blunt qui, à son tour, avertit Mac Lean. Pourtant la situation n’était pas encore désespérante. Il n'y avait en fait aucune preuve tangible contre Mac Lean et les Américains refusaient que l'on fasse état publiquement du programme Venona et de ses résultats. Si Mac Lean niait et s'accrochait à sa version, il risquait tout au plus d'être renvoyé de la fonction publique. Mais, se connaissant bien, il doutait de sa capacité à supporter un interrogatoire. Le Kremlin arrangea donc sa fuite à Moscou. En même temps, ils convainquirent Guy Burgess de l’accompagner jusqu'au terme de son voyage sans retour.
L'âge d'or du renseignement soviétique s'acheva donc en 1951 avec la fuite de Burgess et Mac Lean pour Moscou. Aucun agent du Kremlin recruté après la Seconde Guerre mondiale n'avait infiltré la communauté du renseignement occidentale avec autant de succès. Vint ensuite, avec les années 1950 et 1960, un temps que l'on pourrait qualifier d’intermédiaire, marquée par de réussites moins impressionnantes, mais toujours importantes.
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