Le traitement éditorial de la victoire du PSG
À la suite de la victoire du PSG en Ligue des champions le 31 mai dernier, des auditeurs nous ont écrit pour exprimer leur étonnement face à la place importante accordée à cet événement. Pour leur répondre, Florent Guyotat, directeur adjoint de la rédaction de Franceinfo, est au micro d’Emmanuelle Daviet.
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Emmanuelle Daviet : Nous revenons aujourd’hui sur la couverture de la Ligue des Champions. Je vous lis le message d’un auditeur qui résume bien la teneur de ceux que nous avons reçus. Parler autant de foot avant, pendant et après la finale, c’est inacceptable. Tout le monde n’est pas passionné par le football, désolé de vous le rappeler, d’autant qu’il s’agissait d’un match d’une équipe locale et non de l’équipe nationale. Quand on voit les débordements, les dégâts immenses et les deux morts, je ne trouve pas glorieux pour vous d’évoquer ce moment qui n’a rien de réjouissant et de mettre au second plan ces débordements. Alors, Florent Guyotat, comment évaluez-vous la place à donner au football sur franceinfo, en particulier lors d’un événement comme la finale de la Ligue des Champions ? L’auditeur indique que cet événement sportif ne concernait pas l’équipe nationale et que, par conséquent, il n’aurait pas dû bénéficier d’un tel traitement. Que vous inspirent toutes ces remarques ?
Florent Guyotat : Alors, il y a une différence entre une équipe de club et une équipe nationale. La victoire du PSG en Ligue des champions n’a sans doute pas ému autant de monde. C’est vrai dans le pays, que celle de l’équipe de France en Coupe du monde en 1998 ou en 2018, l’équipe nationale, elle, est censée rassembler tous les Français. C'est seulement l’équipe d’une ville et donc ce n’est pas le même engouement. J’ai fait les comptes : 26 millions de téléspectateurs pour la finale de la Coupe du monde en 2018 et pour la finale de la Ligue des champions de samedi dernier, avec le PSG, c’était autour de 12 millions. Donc ça fait presque un rapport du simple au double entre les deux. Malgré tout, la Ligue des champions, c’est la plus grande compétition de clubs de football au monde. Quasiment tous les meilleurs joueurs de la planète y participent. Compétition qui, jusqu’à samedi dernier, on l’a beaucoup rappelé, n’avait été remportée qu’une seule fois en 1993 par un club français, l’O.M. Donc forcément, oui, la victoire du PSG samedi dernier, c’est un événement majeur et on le rappelle, le principe de Franceinfo, radio d’information en continu, c’est de faire vivre les événements majeurs de l’actualité. Donc oui, le week-end dernier, nous avons enchaîné les éditions spéciales. C’est un choix assumé. Avec samedi dernier nos envoyés spéciaux à Munich, à Milan, à Paris, sur les Champs-Elysées, au Parc des Princes, où 48 000 spectateurs regardaient le match à guichets fermés sur un écran géant. Édition spéciale également toute la journée de dimanche pour faire vivre notamment la parade sur les Champs-Elysées.
Emmanuelle Daviet : Comment conciliez-vous l’intérêt d’une partie importante du public pour le football avec le rejet exprimé par d’autres auditeurs qui s’estiment exclus ou tout simplement saturés ?
Florent Guyotat : Alors pour nous, le sport et le football en particulier, qui est le sport le plus populaire en France, c’est un domaine de l’actualité comme un autre. Encore une fois, quand il y a un événement majeur, on le fait vivre parce qu’il intéresse un large public. Évidemment, il y a toujours des gens, des auditeurs qui peut-être ne s’y retrouvent pas, mais ce n’est pas vraiment spécifique au football. Je vais vous donner un autre exemple. Il y a deux semaines, le samedi soir, nous étions aussi en édition spéciale pour un autre événement majeur, le Festival de Cannes. Nous avons fait vivre en direct la remise de la Palme d’Or au cinéaste iranien Jafar Panahi. Un moment très émouvant avec un cinéaste qui ose publiquement, devant les caméras, les micros du monde entier, défier le régime de son pays en disant que chacun a le droit de s’habiller comme il le souhaite, donc de ne pas porter le voile. Là aussi, c’est un événement majeur. Nous le faisons vivre en direct. Même s’il y a sans doute certains de nos auditeurs qui ne s’intéressent pas beaucoup au cinéma. C’est un choix assumé.
Emmanuelle Daviet : Florent Guyotat, des auditeurs, estime que dimanche, les graves débordements qui ont eu lieu ont été mis au second plan. Quelle place leur a-t-on réellement accordée sur l’antenne de Franceinfo ?
Florent Guyotat : Clairement, ce n’est pas passé au second plan. On a évoqué, c’est vrai, la joie des supporters après les victoires de leur équipe, la performance sportive du PSG aussi, qui a gagné 5-0. Mais les violences et les débordements à l’extérieur du stade, sur les Champs-Elysées et ailleurs en France, ont été régulièrement évoqués dès la fin de la rencontre. Emma Sarango, l’une de nos reporters, est intervenue en direct pour raconter que des supporters étaient entrés à pied sur le périphérique, près du Parc des Princes, avant d’être délogés. Et puis, le dimanche matin, nous avons régulièrement fait des points précis en direct sur les circonstances des violences de la nuit précédente, le nombre d’interpellations et nous avons régulièrement diffusé le reportage de notre envoyé spécial sur les Champs-Elysées, Farida Nouar, dont voici un extrait :
Extrait du reportage : Tirs de mortier d’artifice, fumigènes. Depuis 18 h, ça chauffe. Et là, depuis la victoire du PG, ça n’arrête pas, c’est un carnage. Il y en a. Ils sont venus pour faire la fête et d’autres, ils sont venus pour faire la fête à leur manière.
Florent Guyotat : Reportage qui a été diffusé cinq fois ce dimanche sur Franceinfo et qui montre donc que les violences qui ont accompagné le match ne sont pas passées au second plan à l’antenne, au contraire.
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