Rythmes scolaires : Paris, pionnière et scrutée à la loupe
REPORTAGE | C'est la rentrée mardi pour près de sept millions d'élèves de primaire. Pour un quart d'entre eux, c'est une rentrée très nouvelle puisqu'ils vont expérimenter en effet la réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon. C'est notamment le cas à Paris.
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Les élèves qui passent dès cette rentrée à la semaine de quatre jours et demi auront école le
mercredi matin et des ateliers financés par les communes le soir après la
classe, c'est une petite révolution. Mais c'est une réforme à géométrie très
variable car ce sont les communes qui décident de l'emploi du temps des élèves.
Coup de projecteur sur
Paris. Le maire PS Bertrand Delanoë a été parmi les premiers à souhaiter cette
réforme, et le système qu'il a choisi est assez atypique car les activités
seront regroupées sur deux après-midi, le mardi et le vendredi, de 15 heures à
16h30.
Les enfants choisissent leurs activités
Dès mardi, ce sont les animateurs
de la ville de Paris qui prendront en charge les enfants, à partir de 15 heures. Et 95%
des élèves devraient participer à ces ateliers, c'est un carton plein. Les
élèves seront répartis dans des groupes de 14 en maternelle, 18 en élémentaire,
et ils choisiront eux-mêmes leurs activités avec les animateurs.
En effet, ce ne sont pas
les parents qui décident ! "Ce serait ingérable" , confie
Nicolas, un directeur de centre de loisirs dans le XIIIème arrondissement, "il y a des activités comme l'éducation musicale où la moitié des parents
inscriraient leurs enfants et ce n'est pas possible " , explique-t-il.
En d'autres termes, les ateliers de la ville de Paris, ce n'est pas le
conservatoire.
En tout, plus de 7.000
ateliers sont proposés, mais certains parents restent dubitatifs. "Mon
fils aura le choix entre un atelier Kapla et une initiation au code de la
route" , confie Sylvie, une maman opposée à cette réforme du collectif
"Prenons le temps pour nos enfants". Pour la mairie de Paris, le but
est de proposer des activités très variées à tous les enfants, mais elle ne
voit pas bien l'intérêt. "Il y des écoles où ce sera beaucoup plus
intéressant, cela peut mettre en concurrence les écoles ",
ajoute-t-elle.
Une nouvelle aventure pour les directeurs
Quant aux directeurs
d'école, c'est pour eux une nouvelle aventure qui commence car les animateurs
de la ville de Paris vont arriver dès 15 heures dans leurs écoles le mardi et
le vendredi. Nathalie Carboni est directrice d'une école maternelle dans le XXe
arrondissement, elle est syndiquée au Snuipp, le principal syndicat du
primaire, divisé sur cette réforme, et très opposé à Paris.
Elle sent bien que certains
enseignants ne sont pas enthousiastes. Il va falloir les rassurer et coordonner
les différents moments de la journée, ce qui ne sera pas simple. Elle se dit "inquiète" et comprend que les enseignants qui "n'ont pas assez été
consultés " selon elle se rebiffent. On est encore loin d'une bonne
coordination entre les enseignants et les animateurs, même si déjà plus de 200
instituteurs se sont inscrits pour animer des ateliers à Paris.
"Un facteur d'ouverture" pour la mairie
De son côté, Colombe
Brossel, l'adjointe à la vie scolaire à Paris se veut très rassurante. Pour
elle, "il n'y a pas de confusion" . "On a recruté 1.500
animateurs nouveaux, on les a formés et on a eu à cœur de mettre en place des
ateliers pour tous les enfants, il faut que ce soit un facteur d'ouverture et
de lutte contre les inégalités " , explique-t-elle.
Et en effet, ces activités
de découverte concerneront beaucoup plus d'enfants qu'aujourd'hui. Jusqu'à
présent, seuls 30% des enfants fréquentaient les centres de loisirs à Paris.
Dès cette rentrée, ils seront 95% à participer à ces ateliers. C'est donc un
grand changement dans les écoles.
Globalement, le ministre de
l'Éducation est bien conscient de l'ampleur du chantier, mais pour lui, le plus
important est de rétablir une demi-journée de classe le mercredi matin pour
améliorer les résultats scolaires.
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