Réélection d'Emmanuel Macron : le grand "ouf" de soulagement des Européens vu par la presse
Au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron à l'Elysée, la presse et les dirigeants des 27 saluent sa victoire face à Marine Le Pen. C'est un européen convaincu qui reste aux commandes.
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Un mot résume le sentiment général, un tout petit mot qui s'étale en grand à la une d'un journal allemand, lundi 25 avril : "Ouf !" titre la Süddeutsche Zeitung. Trois lettres qui concentrent et résument l'immense soulagement des capitales européennes après la réélection d'Emmanuel Macron pour un second mandat présidentiel. Cela n'empêche pas le quotidien de se montrer inquiet sur l'état de la société française : certes, cette fois, l'extrême-droite n'a pas gagné. Mais "pourquoi a-t-on laissé passer les discours haineux et révisionnistes de ces derniers mois ? Comment se fait-il qu'en France le racisme ne soit plus qualifié de racisme?" s'interroge le journal. "Pourquoi laisse-t-on Marine Le Pen s'ériger en toute impunité protectrice des classes populaires ? Une sérieuse remise en question s'impose dans les médias, les écoles, les universités, et même au comptoir des cafés".
Vu d’ « Ouf », titre la Süddeutsche Zeitung : « Pas de jubilation dans les ruées pour le président réélu, pas même lors de la fête organisée par ses partisans à la Tour Eiffel. En France, nombreux sont ceux qui se sentent simplement soulagés que les extrêmes n’aient pas gagné » pic.twitter.com/FXYCJCiC1Z
— Thomas Wieder (@ThomasWieder) April 24, 2022
Même tonalité outre-Manche. "Oui, la France est sauvée et l'Europe avec elle (...), écrit The Independent. Mais il est effarant, voire effrayant qu'autant de gens dans cette ancienne culture démocratique aient volontairement voulu installer une néo-fasciste à l'Élysée".
"Un signal fort pour l'Europe"
L'engagement européen d'Emmanuel Macron rassure les 27. Sur le Champ-de-Mars, le président n'est même pas encore monté sur scène au son de l'hymne européen (L'Ode à la joie de Beethoven) qu'une pluie de messages inonde les réseaux sociaux. À l'image du chancelier allemand, Olaf Scholz - qui avait implicitement appelé à voter pour lui - les dirigeants de l'Union saluent dans la réélection d'Emmanuel Macron "un signal fort" en faveur de l'Europe.
Félicitations, herzliche Glückwünsche, lieber Präsident @EmmanuelMacron. Deine Wählerinnen und Wähler haben heute auch ein starkes Bekenntnis zu Europa gesendet.
— Bundeskanzler Olaf Scholz (@Bundeskanzler) April 24, 2022
Ich freue mich, dass wir unsere gute Zusammenarbeit fortsetzen! pic.twitter.com/ZJQSc6OAz9
Le président du Conseil européen, Charles Michel, qui représente les États membres, lui adresse un "chaleureux bravo". "En cette période tourmentée, nous avons besoin d'une Europe solide et d'une France totalement engagée pour une Union européenne plus souveraine et plus stratégique" dit-il dans son tweet, se réjouissant de pouvoir "compter sur la France cinq ans de plus". C'est "une nouvelle magnifique", dit de son côté l'italien Mario Draghi. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, "Macron n'a pas cherché à jouer un euroscepticisme de façade comme tant d'autres responsables politiques en difficulté. Il a eu le courage de présenter l'Union comme la solution des problèmes liés à la mondialisation ou sur les questions d'identité."
"Recoudre une France fracturée"
Sauf que les défis de ce nouveau quiquennat sont immenses. C'est d'ailleurs la une du Temps: "Le défi" titre le quotidien suisse, au-dessus d'une photo du président réélu au regard pensif. "Emmanuel Macron, 44 ans, a réalisé une incontestable performance politique dans un pays fracturé par les colères et secoué, comme beaucoup de démocraties occidentales, par un fort vent de 'dégagisme'", écrit Richard Werly dans le quotidien.
Dans l'hexagone, sa tâche prioritaire sera de "recoudre une France fracturée", juge le journal espagnol El País. Sophie Pedder, de l'hebdomadaire britannique The Economist, confirme que la principale menace de ce second quinquennat pourrait venir de la rue et de "tous les Français qui ont perdu foi en la démocratie représentative – les laissés-pour-compte, ceux qui sont en colère, se sentent oubliés, sont désabusés, (tous ceux qui) ont l'impression qu'Emmanuel Macron ne les représente pas". D'ailleurs "Jean-Luc Mélenchon l'attend au tournant" pour les législatives, écrit la Stampa. "Avec toute la gauche radicale à laquelle Emmanuel Macron n'a jamais parlé". Le quotidien italien dénonce l'arrogance du chef de l'État, qui "le rattrape toujours" car il est ce type d'homme "qui ne sait pas ce que signifie vivre en banlieue, qui parle d'égalité, mais ne sait même pas combien coûte un ticket de métro et voyage en première".
Sur la scène européenne, Emmanuel Macron (qui depuis 2017 et son discours de la Sorbonne se targue d'être l'un des dirigeants européens les plus convaincus et les plus actifs) pourra pousser son avantage. La guerre en Ukraine a changé le visage de l'UE, qui s'est révélée puissance géopolitique : le président français a joué un rôle déterminant dans ce changement de stature - alors qu'il n'a pas engendré beaucoup de succès ailleurs en politique étrangère. Il pourra aller plus loin dans "sa" vision européenne, avec une souverainte accrue en matière de défense ou de maîtrise des frontières.
"Poutine a perdu l'élection"
Sur cette question de la guerre en Ukraine, plusieurs journaux comme Der Spiegel soulignent qu'avec la défaite de Marine Le Pen, c'est "Poutine qui a perdu l'élection présidentielle". Volodymyr Zelensky a de son côté publié un tweet en français pour saluer la victoire d'un "vrai ami de l'Ukraine".
Félicitations à @EmmanuelMacron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection! Je lui souhaite de nouveaux succès pour le bien du peuple . J'apprécie son soutien et je suis convaincu que nous avançons ensemble vers de nouvelles victoires communes. Vers une Europe forte et unie!
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) April 24, 2022
Alors que de nombreux responsables européens et américains ont déjà fait le déplacement en Ukraine, le chef de l'État ne devrait pas tarder lui non plus à faire le voyage à Kiev, pour y porter un message de soutien européen.
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