Niger : l'ambassadeur de France toujours à son poste, Paris refuse de se soumettre aux exigences de la junte
Au Niger, l’ultimatum de la junte a expiré dimanche 27 août au soir : les militaires qui ont pris le pouvoir en juillet avaient donné 48 heures à l’ambassadeur de France pour quitter le pays. Paris a refusé. Lundi matin, l'ambassadeur était toujours en place.
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À Niamey, le dispositif de sécurité a été renforcé dimanche 27 août autour du bâtiment de l'ambassade. Même s'il semble assez peu probable que des militaires viennent chercher le diplomate jusque dans son bureau pour l'expulser.
Le Quai d'Orsay en tout cas s'en tient à la ligne politique adoptée dès les premières heures du coup d'État : les putshistes ne sont pas légitimes, ils n'ont "pas autorité" pour demander le départ d'un ambassadeur accrédité sous l'ancien président élu, Mohamed Bazoum - toujours retenu de force par les militaires. Sylvain Itté n'a donc aucune raison d'obtempérer et de quitter le pays.
Les généraux ne digèrent pas le fait que le diplomate ait refusé de répondre à leur convocation. Ils soupçonnent surtout la France de vouloir intervenir militairement pour permettre le retour du président Bazoum et rétablir l’ordre constitutionnel. Option également envisagée par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui n'est pas allée plus loin faute de consensus, et qui s'est contentée d'imposer de lourdes sanctions économiques et financières au Niger.
Au-delà du cas de l’ambassadeur, le Niger réclame aussi le départ des militaires français. Niamey qui a dénoncé les accords de défense avec la France multiplie les marques d'intimidation : pancartes aux slogans anti-français, drapeaux nigériens et russes brandis par 20 000 personnes samedi dans un stade de la capitale et par plusieurs milliers de manifestants dimanche près de la base militaire. Il y a encore 1500 soldats tricolores au Niger. Une partie vient des effectifs qui ont du quitter le Mali et le Burkina Faso, l'an dernier et début 2023.
La France isolée dans son bras de fer
Les États-Unis eux aussi ont une présence militaire importante : plus de 1000 soldats sont déployés dans le pays, notamment sur le site d'Agadez, qui est le principal centre américain de renseignement et de surveillance au Sahel. Mais leur maintien n'est pas du tout remis en cause. Il faut dire que, contrairement à Paris, Washington joue la carte de la diplomatie et du dialogue avec les putchistes.
La France, qui est la seule à faire l'objet d'une demande de retrait militaire et diplomatique, est d'ailleurs très isolée dans son bras de fer avec les généraux. On n'a pas non plus entendu un seul mot de soutien dans les chancelleries européennes.
Si la France refuse de céder aux demandes de la junte, c'est pour montrer qu'elle se range du côté de l’État de droit et de la légalité internationale, contre le pouvoir de fait issu d'un coup d’État. Pas question de se laisser congédier sans résister. Le message s'adresse autant aux partenaires africains qu'à la Russie.
Un scénario écrit d'avance ?
À terme pourtant, Paris ne pourra pas garder cette posture. Les putschistes - qui proposent une transition de trois ans - ne vont pas lâcher le pouvoir pour réinstaurer le président Bazoum. Et l'on ne voit pas pourquoi ça se passerait différemment au Niger, alors qu'au Mali et au Burkina Faso la même colère contre la France accusée de néo-colonialisme a conduit au retrait des militaires et à l'expulsion des ambassadeurs. C'est une question de jours ou de semaines mais le scénario semble écrit d'avance.
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