Les États-Unis au bord du défaut de paiement, la pression monte
Les États-Unis vont-ils se retrouver dans l’incapacité de payer leurs factures ? Si le pays ne trouve pas un accord politique pour augmenter le plafond de sa dette, il peut se retrouver en défaut de paiement au 1er juin.
C'est un scénario qui donne des sueurs froides à tout le monde : le défaut de paiement qui menace les Etats-Unis. Cela veut dire, en gros, que la première économie mondiale n'aurait plus les moyens de verser les retraites et les salaires des fonctionnaires. Et plus simplement que l'État ne pourrait plus ni rembourser sa dette, ni emprunter. Ce sont huit millions d’emplois qui sont en jeu, selon les chiffres donnés par le président Joe Biden lui-même. Et tous les pays économiquement liés aux États-Unis seraient pris dans les turbulences. Comme en 2015, quand le défaut de paiement de la Grèce avait fait trembler l’économie européenne.
La seule solution, c'est de permettre au pays de s'endetter toujours plus... Particularité américaine, ça doit passer par une loi votée par le Congrès. En général, c'est comme négocier un découvert plus important chez le banquier, c'est une formalité : au cours de son histoire, le Congrès a déjà relevé 78 fois le plafond de la dette publique. L'ajustement se fait quasiment tous les ans ou tous les deux ans en fonction des crises – le Covid notamment a fait exploser les dépenses. Il y a vingt ans, la dette était à 6 000 milliards de dollars. Aujourd'hui, on est à 31 000 milliards de dollars (largement deux fois plus que la dette de l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne) et ce seuil a été dépassé en début d’année.
Sauf que cette fois-ci, les républicains ne veulent plus laisser filer l'argent. Emmenés par Donald Trump, ils refusent de donner leur accord à un relèvement du plafond de la dette sans contre-partie. Or, si les démocrates sont majoritaires au Sénat, les républicains, eux, contrôlent la Chambre des représentants. Sans leur feu vert, tout est bloqué.
Ce qu'ils veulent, ce sont des coupes budgétaires drastiques dans les dépenses fédérales pour revenir au niveau de l'an dernier (sauf pour le budget de la défense, le seul qu'ils veulent augmenter). Ça voudrait dire réduire les remboursements de l'assurance-maladie, limiter les prestations sociales... et ça, chez les démocrates, ça ne passe pas. Eux proposent plutôt d'augmenter les impôts pour les plus riches et les entreprises.
Un accord in extremis ne sera pas neutre
Après le G7 au Japon, Joe Biden a écourté sa tournée en Asie pour rentrer aux États-Unis et reprendre les discussions. Lui qui disait haut et fort il y a quelques mois qu'il ne ferait aucune concession en a déjà faites quelques-unes. Insuffisant, pour les républicains. Or, même une décision arrachée à la dernière minute peut avoir des conséquences. En 2011, la seule menace d'une banqueroute avait fait perdre aux États-Unis leur triple A, la meilleure note de crédit des agences de notation.
Si les désaccords sont insurmontables, il reste une carte à Joe Biden : le 14e amendement de la Constitution américaine, selon lequel "la validité de la dette publique des Etats-Unis (...) ne doit pas être remise en question", ce qui permet de faire comme si le plafond de la dette n'existait pas. Mais il reste à éclaircir une incertitude juridique sur ce point, d'autant que le délai est très serré. Le président, par ailleurs en campagne pour sa réélection, marche sur un fil.
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