Face à la Chine, Taïwan enclenche la riposte
Taïwan ne se laissera pas faire. Le territoire fait face depuis plusieurs semaines aux pressions et aux menaces d'invasion de la part de la Chine. Il riposte, en tout cas dans les mots.
"Taïwan ne s'inclinera pas" et "personne ne nous forcera à suivre la voie tracée par Pékin." Au milieu des parades et des défilés militaires de la fête nationale dimanche 10 octobre, la présidente taïwanaise a ouvertement choisi de tenir tête au grand voisin chinois. Un coup de menton qui vient clore de longues semaines de tension et de démonstrations de force. Plus de 150 avions militaires chinois ont fait ces derniers jours des incursions dans la zone de défense aérienne taïwanaise, un nombre record.
Taïwan : La présidente Tsai Ing-wen s'engagera à défendre la souveraineté & la démocratie de l'île dimanche dans 1 discours majeur, affirmant qu'elle est confrontée à des défis plus complexes & graves que jamais en raison des tensions avec la Chine. pic.twitter.com/pdB3Pg0CcE
— Rebecca Rambar (@RebeccaRambar) October 9, 2021
Samedi, dans l'impressionnant palais du Peuple à Pékin, le président Xi Jinping a promis de réaliser "la réunification de la Chine avec Taïwan". "De manière pacifique", certes, mais en ajoutant à l'intention des indépendantistes : "Ceux qui trahissent la patrie et divisent le pays ne finissent jamais bien."
Un conflit asymétrique
Aux yeux du gouvernement chinois, Taïwan est une province rebelle dont le destin est de revenir dans le giron de la mère patrie. Depuis 2005, une loi autorise d'ailleurs la Chine à lancer des opérations militaires en cas de déclaration d'indépendance. D'un côté la superpuissance chinoise, 1,3 milliard d'habitants et un parti unique ; de l'autre le petit poucet de 23 millions d'habitants, qui défend la liberté de son régime démocratique et n'a aucune envie d'être sous la coupe chinoise. Ils ne partagent rien, sinon la langue.
#Xijinping prononce 3x le mot « pacifique » au sjt de #Taiwan et de la « réunification » lors de la cérémonie des 110 ans de la Révo de 1911. pic.twitter.com/8e7QFWj8JY
— Lemaitre Frederic (@LemaitreFrederi) October 9, 2021
Cela fait 72 ans que les deux frères ennemis se regardent en chiens de faïence par-dessus le mince détroit qui les sépare. Depuis son arrivée au pouvoir, Xi Jinping s'est engagé dans une logique du harcèlement permanent. Il a rompu toute communication officielle avec Taipei depuis l'élection l'actuelle présidente et accentué la pression sur le territoire pour l'isoler au maximum, en multipliant chantage économique, représailles commerciales, pressions diplomatiques.
L'allié américain de Taïwan
Après avoir réussi à reprendre en main le territoire de Hong Kong, on lui prête l'intention de faire la même chose avec Taïwan l'an prochain, en 2022, juste avant le XXe Congrès du PC chinois qui doit se tenir à l’automne.
Une démocratie de culture chinoise est possible.#Taiwan le démontre et offre un modèle alternatif et enviable pour les Chinois du continent.
— Olivier Cadic (@OlivierCadic) October 10, 2021
En observant leur courage et leur résilience, je comprends celles et ceux qui se déclarent fiers d'être taïwanais... mieux je les admire ! pic.twitter.com/ThQQ7Vswzx
D'un point vue strictement logistique et militaire, Pékin a les moyens de neutraliser les défenses aériennes et maritimes de Taïwan. Mais déclencher une guerre semble peu probable, en raison des répercussions régionales et mondiales.
Taïwan, qui ne compte pas franchir la ligne rouge en déclarant son indépendance, a le soutien des États-Unis auprès desquels il se fournit en équipement de pointe. Un contrat de plus d'un milliard de dollars a récemment été passé avec un consortium américain, pour acheter des roquettes et des missiles capables de frapper des cibles sur le sol chinois. Pour 2022 le territoire envisage de consacrer 2% de son PIB à sa défense. Tout pour augmenter sa capacité de dissuasion. Avant qu'il ne soit trop tard.
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