Superbus veut redonner de l'espoir avec "OK KO" : "Si on veut que sa vie soit jolie, c'est à nous de le faire"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi 2 juillet 2025, l'auteure, compositrice et chanteuse du groupe Superbus, Jennifer Ayache. Leur nouvel album, "OK KO", sort vendredi.

Article rédigé par Elodie Suigo, Étienne Presumey
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
La chanteuse de Superbus, Jennifer Ayache, en concert, à Tourcoing, en juin 2024. (THIERRY THOREL / MAXPPP)
La chanteuse de Superbus, Jennifer Ayache, en concert, à Tourcoing, en juin 2024. (THIERRY THOREL / MAXPPP)

C'est en figure de proue et en tant que créatrice du groupe Superbus 1999 que le public a découvert Jennifer Ayache et son esprit rock assumé ainsi qu'un respect profond pour l'écriture et la chanson française. Il faut préciser que sa mère, Chantal Lobi, l'a toujours emmené partout avec elle et qu'elle a su lui transmettre cette curiosité qui lui est propre. Sa soif de monter sur scène et de raconter ses histoires l'a incitée également à emprunter un chemin solo, mais c'est avec la casquette de Superbus, qu'elle présente le nouvel album du groupe OK KO. Il parle de ses craintes ainsi que de ses peurs, celles qu'elle tente de dompter pour les affronter.

franceinfo : Vous chantez : "J'ai peur de la vie, je suis mieux dans l'oubli, je suis mieux dans les mots, c'est le chaos". Les mots vous permettent donc d'alléger ces angoisses ?

Jennifer Ayache : Oui, c'est sûrement ça. De toute façon, j'écris des chansons parce que je suis quelqu'un de sensible et il faut bien l'extérioriser.

C'est étonnant, parce que, quand on vous regarde, on a l'impression que vous êtes quasiment intouchable.

Je pense qu'après, au fur et à mesure, on se crée comme une sorte de carapace et on essaie de sourire même quand ça ne va pas, parce que c'est agréable pour les autres.

Il y a toujours eu, et notamment dans cet album, un besoin de dire des choses en double sens.

Oui, mais même dans la vie, je suis assez ambigu en double sens. J'aime bien qu'on ne comprenne pas tout de suite à la première lecture, une phrase ou une situation.

Quand on regarde toutes les chansons, il y a toujours l'amour qui est au centre, est-ce que c'est le fil rouge ?

Complètement, c'est chaotique, c'est jamais plat, on ne s'ennuie pas. En tout cas, moi, dans mes relations et mes histoires.

"Je me demande même si je ne me crée pas des moments hyper compliqués pour pouvoir après écrire des chansons."

Jennifer Ayache

à franceinfo

C'est ça qui m'anime et c'est ça qui anime beaucoup de gens, j'ai l'impression aussi.

Les tourments de l'époque, affronte les tourments du cœur dans cet album ?

Voilà, ça parle aussi un petit peu de choses, un petit peu plus de société, de ce qu'on voit. On vit dans un monde qui est dur, on le sent et on regarde ses images. On se prend des enfants dans les bombes, dans la guerre, et il faut qu'on continue d'être joyeux dans la vie, de trouver des petits moments positifs. C'est vachement compliqué quand même et on est une génération, où il faut trouver n'importe quelle petite sortie de secours pour retrouver le monde bien, mais c'est dur.

Ce mal-être, on le ressent dans l'écriture, OK KO, par exemple, on peut aussi l'écrire, "chaos" et c'est d'ailleurs ce qui figure dans vos paroles.

Oui, à la base, c'était ça, parce qu'on a traversé une période un peu chaotique avec Superbus justement, où on ne savait pas trop où on allait.

"On avait plus de maison de disque, on ne savait pas si on allait continuer, c'était compliqué, vraiment."

Jennifer Ayache

à franceinfo

Mais on s'est dit, on va trouver le chemin, on va trouver la façon de faire, mais c'est vrai que cet album découle d'une période très désorganisée.

Est-ce que la symbolique de cet album, c'est de dire qu'on est tous passagers de nos vies et qu'on court tous après nos destins ?

Complètement et il faut qu'on conduise nous-mêmes notre destin, il n'y a personne qui va le faire pour nous. Il y a une chanson qui s'appelle "La Locomotive" sur l'album qu'on a mis beaucoup de temps à finir d'ailleurs, qui parle de ça, de ce mouvement perpétuel qu'on doit garder. Si on veut que sa vie soit jolie, c'est à nous de le faire.

Il y a une belle promesse à la fin avec le titre Stereo Song avec une envie de tout casser, de pousser les murs, de faire la fête et d'être heureux.

Oui, d'essayer d'être bien, d'avoir une jolie vie, d'être positive et de donner du bon aux gens, c'est ça notre petite marque de fabrique. On a envie de passer un bon moment avec les gens, de les rassembler, de faire en sorte qu'ils oublient peut-être leurs problèmes le temps d'un concert ou d'une écoute d'album.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.