Santa : "Je chante ma différence, je chante les cœurs qui ne battent pas assez fort parce qu'ils sont opprimés"
Santa est l'invitée exceptionnelle du Monde d'Élodie à l'occasion de sa tournée des festivals et des zéniths. Dans ce troisième épisode, elle raconte la différence, à travers la chanson du même nom.
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Santa est l'invitée toute cette semaine du Monde d'Élodie sur franceinfo avec une furieuse envie d'en savoir un peu plus sur cette chanteuse emblématique et devenue incontournable de la chanson française. Quand on écoute l'intégralité des titres de son album, Recommence-moi et c'était valable aussi pour Hyphen Hyphen, on se rend compte que tout part toujours d'une peur. Au départ, elle évoquait le fait qu'elle n'était pas heureuse et elle a transformé cet abysse sentimental en quelque chose de positif, avec une envie de vivre le bonheur et le moment présent.
franceinfo : Cette façon de travailler et de transformer l'énergie, est-elle une vraie marque de fabrique chez vous ?
Santa : C'est vrai, je pense que c'est l'histoire de notre condition humaine de devoir faire avec ces peurs. On peut les appeler névroses, on peut les appeler mélancolies. Les transformer, c'est là que ça devient intéressant, parce qu'on transforme le pathos en acte de joie. On parlait de rébellion avec Hyphen Hyphen et c'est une rébellion sur le cœur et en rythme. C'est une jouissance qu'on peut s'octroyer en musique, de battre le temps et d'essayer de le comprendre un petit peu mieux en le divisant et se réjouir de l'instant.
Le conservatoire n'a jamais été votre tasse de thé parce que vous avez été recalée et ça a conditionné l'intégralité de votre vie.
Ça a été un drame parce que j'avais tellement envie d'apprendre le piano classique que ça m'a heurtée de ne pas être acceptée par ce collège de bien-pensants au final. Je me souviens, il y avait neuf jurés. Quatre ont dit oui et cinq ont dit non. J'ai vu qu'il y avait une incompréhension, mais bon.
"Au début, on le prend avec beaucoup de violence quand on est rejetée et puis après, on se met du noir sous les yeux et on fait du punk."
Santaà franceinfo
Ce qui est étonnant d'ailleurs, c'est qu'on comprend qu'à ce moment-là, votre but, c'était de réintégrer le système d'une manière.
C'est vrai, mais c'est parce qu'on en parle maintenant et que le temps guérit, pas tout, mais presque, et il donne des clés de compréhension. Il y a une vertu à cet échec, c'est que j'ai commencé à me mettre à la guitare et à laisser exploser ce qu'il y avait en moi.
La différence vous accompagne depuis que vous êtes enfant. Vous n'alliez pas à l'école comme les autres enfants. Cette chanson, La différence, elle traite de tout ce parcours ?
Cette chanson est arrivée en toute fin d'écriture. J'attendais qu'elle arrive si bien que certains albums étaient pressés avant que je ne termine la chanson. J'ai appelé les usines, je leur ai dit, "Arrêtez tout ! Il y a une nouvelle chanson qui arrive." Je ne te dis pas les gouttes de sueur de l'équipe. Je l'attendais parce que déjà, c'est ma petite préférée, mais c'est aussi celle qui révèle encore plus ce que j'essaie de faire. J'ai chanté pour quelqu'un et c'est la première fois que je sais que cette chanson va apparaître sur un album et sortir. C'est l'apparition du "tu", de l'altérité. "Tu feras la différence", c'est pour tous les enfants, mais aussi pour tous les adultes, de continuer à serrer le poing. Je pense que de faire cette différence, de vouloir changer les choses, de garder le poing serré, de pouvoir réunir aussi les gens, c'est ce qui porte l'album.
Est-ce que vous trouvez que le monde musical, et le monde tout court, sont davantage plus enclins à laisser la place aux femmes, de s'imposer, d'être qui elles ont envie d'être ?
Il y a un paradoxe dans la phrase parce qu'on doit quand même s'imposer. On est quand même encore dans une société patriarcale qui ne nous laisse pas trop le choix que de s'imposer. Souvent, dans des interviews, on me compare à d'autres artistes, mais que féminines. Je me dis que c'est quand même un mauvais trait que de devoir toujours comparer les femmes avec les femmes. Je n'y pense pas dans le sens où j'essaie de faire la différence quel que soit mon sexe, mais j'y pense malheureusement parce que la société me le rappelle. Quand on me demande si c'est un acte politique, il l'est malgré moi puisque je me chante.
"En soi, ça devient un acte politique parce que la société n'est pas encore tout à fait à l'aise avec ce que je représente."
Santaà franceinfo
Je chante ma différence, je chante les cœurs qui ne battent pas assez fort parce qu'ils sont opprimés.
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