Pierre Arditi : "Ce qui m’a appris à jouer la comédie, c’est la vie"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie. Aujourd'hui, elle reçoit Pierre Arditi, acteur et aussi amateur de bons vins pour son livre "Le goût de ma vie" aux Editions Hugo & Cie. Il joue, en ce moment, avec Michel Leeb dans la pièce "Compromis" au Théâtre des Nouveautés à Paris jusqu’au 5 janvier 2020.
Le goût de ma vie est le livre d’un homme qui aime le vin et la vie. Pierre Arditi explique que sa vie, à un moment donné, a croisé la route du vin, mais tardivement : "Quand je suis très jeune, j’en bois un petit peu, c’est celui de mes parents qui ne boivent que du vinaigre, je m’en détourne immédiatement. Et je redécouvre cela plus tard, en commençant ma carrière d'acteur à Lyon, avec Marcel Maréchal, où là je commence à boire des côtes-du-rhône et des beaujolais, en pot, comme on dit. Et je m’aperçois que c’est bon."
Ce livre est une façon de se raconter en partie. Une sorte de promenade retraçant son parcours par le prisme des vins, de la nourriture. Pierre Arditi est un épicurien.
Son père était peintre-décorateur dans le théâtre, notamment à la Comédie française où Pierre Arditi découvre les planches : "J’ai retrouvé des photos d’une pièce dont il avait fait le décor au théâtre de la Huchette, La Tragédie du vengeur, du dramaturge Cyril Tourneur. Et dans cette pièce, Belmondo faisait ses débuts et j’ai la photo, il devait avoir 19 ans."
Pierre Arditi grandit aussi au contact d’un autre parent, Jacques Canetti. Ce découvreur de talents comme Jacques Brel, Georges Brassens, Charles Aznavour etc. est le directeur du théâtre Les Trois Baudets : "Je suis un peu tombé dans la marmite quand j’étais petit (…) Brel, Brassens, Béart, Gainsbourg, moi j’ai vu débuter tous ces gens et je devais avoir dix, onze ans. Curieusement cela a éveillé des choses en moi et pourtant ce n’étaient pas des acteurs. Mais il y avait déjà la magie de cette espèce de petit promontoire qu’est la scène. Et quand on y montait, on semblait être les maîtres du monde."
La sœur de Pierre Arditi l’encourage fortement dans cette voie de la scène, en l’obligeant à aller suivre des cours d’art dramatique pour vaincre son manque de confiance en lui.
Elle m’a traîné par la peau du c.. aux cours d’art dramatique parce que je n’avais pas confiance en moi
Pierre Arditià franceinfo
Dans sa vie, il a tout, l’éducation, la littérature, les arts... sauf l’argent. "Je me suis dit : je serais celui par lequel l’argent entrera dans la maison." Il décide de travailler dans une compagnie d’assurances où il créé des liens forts avec ses collègues, prend conscience des réalités de la vie. Et il est rattrapé par son envie de scène, prend confiance en lui et part suivre des cours d’art dramatique. Le théâtre a aidé Pierre Arditi à se rencontrer, mais c’est surtout la vie : "Ce qui m’a appris à jouer la comédie, c’est la vie".
Les rencontres
Sa rencontre avec Alain Resnais, son père de cinéma, est un cruciale. "Elle a bouleversé ma vie personnelle, elle a enrichi ma vie d’acteur. Je l’admirais avant même d’être acteur." Pierre Arditi a travaillé avec Claude Lelouch, Claude Berri, Pierre Jolivet, Marguerite Duras, Bertrand Blier : "Des kilomètres de gens... Chacun à leur manière m’ont enrichi."
Et puis il y a le théâtre. Il a commencé avec le metteur en scène Marcel Maréchal, son père de théâtre : "Sans même qu’il me parle j’ai compris ce qu’était la vie d’un acteur de théâtre. La seule chose qui devait compter, c’était le théâtre rien d’autre".
A la question qui est Pierre Arditi, il répond qu’il passe sa vie à courir derrière un type qui serait idéalement ce qu’il voudrait être : "De temps en temps, aujourd’hui, j’arrive à arriver à sa hauteur. Je le regarde, il me regarde, il me fait un petit clin d’œil, un petit sourire et puis il me laisse sur place car il court beaucoup plus vite que moi. Donc, je ne serai jamais cet homme idéal dont j’ai toujours rêvé, sans doute, et dont d’ailleurs je ne sais pas tout à fait ce qu’il est. Et je ne suis que ce que je suis."
On retrouve Pierre Arditi avec Michel Leeb dans la pièce Compromis au Théâtre des Nouveautés jusqu’au 5 janvier 2020 et on peut apprendre à mieux le connaître en lisant Le goût de ma vie aux Editions Hugo & Cie.
À regarder
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter