Michel Polnareff se livre dans son nouvel album "Un temps pour elles" : "C'est vraiment du vrai de vrai"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Vendredi 25 avril 2025 : l'auteur, compositeur et interprète Michel Polnareff. Il sort un nouvel album, "Un temps pour elles".

Article rédigé par Elodie Suigo, Étienne Presumey
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Michel Polnareff sur la scène du "Printemps de Bourges", le 15 avril 2025. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)
Michel Polnareff sur la scène du "Printemps de Bourges", le 15 avril 2025. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

C'est à quatre ans que Michel Polnareff découvrait un instrument, le piano, qui allait devenir sans conteste son ami le plus fidèle. À 20 ans, il quittait le domicile familial pour s'échapper d'une vie stricte, dure, marquée par les coups de ceinturon donnée par son père. C'est La poupée qui fait non qui lui a offert son premier oui du public et du métier. Ses titres sont devenus cultes, ses fesses célèbres, et son besoin d'affronter le regard des autres a fourni l'encre pour écrire ses cris du cœur, de désespoir et d'espoir. Vendredi 25 avril sort Un temps pour elles, soit huit titres inédits, quatre chansons et quatre instrumentaux qui accompagnent sa derrière tournée.

franceinfo : Pourquoi ce titre Un temps pour elle et pourquoi ma Derrière tournée ?

Michel Polnareff : C'est ma Derrière tournée parce que je ne voulais pas qu'on dise que c'était la dernière.

"Je ne pense pas que ce soit la dernière tournée, c'est la prochaine."

Michel Polnareff

à franceinfo

Et le titre Un temps pour elle est au singulier sur l'album alors qu'il est au pluriel sur la pochette, parce que c'est un truc plus personnel, d'une liaison plus importante disons.

Vous avez toujours chanté l'amour et l'amitié, mais là, c'est personnel, mais pas confidentiel. En tout cas, vous êtes allé vraiment puiser au fond de vous, c'est presque un nouveau Michel Polnareff qu'on découvre.

Ça s'est passé de façon bizarre. Serge Khalifa, mon manager, m'a dit : "Michel, il faut qu'on sorte un truc nouveau parce qu'il ne faut quand même pas rester sur nos lauriers". J'ai été tout à fait d'accord mais j'avais un problème que j'ai toujours eu, ce sont les paroles. C’est-à-dire que la musique, excusez-moi, mais je "chie" de la musique. Les paroles, c'est vraiment quelque chose d'important, parce que quand on écrit des paroles, en fait, on ferme la porte à l'imagination de ceux qui l'écoutent. Ils ne peuvent plus mettre la couleur qu'ils veulent, ils sont obligés d'écouter ce qu'on leur dit. Donc je suis allé dans mes tripes, pour écrire des choses qui étaient vraiment très personnelles, mais qui pouvaient en même temps ne pas s'appliquer qu'à moi, où les gens pouvaient se retrouver.

Dans le titre, Tu n'm'entends pas, vous dites : "Je veux seulement te voir sourire, je t'aime et je te désire, je t'aime à en mourir". Effectivement, on plonge dans votre intimité. Vous nous avez toujours livré finalement des histoires d'amour un peu universelles et tout le monde se sentait concerné. Mais là, on sait que c'est vous qui parlez. Est-ce que ça fait peur ?

Non, parce qu’il y a des doubles lectures dedans. Oui, il y a eu des passages sur ma vie personnelle pas formidables, mais si on peut le traduire en poésie, ce que je pense avoir fait, c'est bien. En plus, c'est quelque chose qui arrive à tout le monde, d'avoir des passages un peu difficiles. Tu n'm'entends pas, c'est pour moi une des plus belles chansons que j'ai jamais faites.

Un mot sur le Polnavatar, une intelligence artificielle, qui donne l'occasion de dialoguer avec vous 24 heures sur 24 avec votre voix. Vous avez toujours été à la pointe des nouvelles technologies. 

Je peux vous dire que c'est du sérieux. Ce n'est pas de l'intelligence artificielle, ce sont au moins trois intelligences artificielles. Je suis un peu jaloux de l'avatar, je sens qu'il va prendre beaucoup de place. J'ai déjà été pionnier, avec le Polnaweb, en 1996, et je voulais montrer que j'étais encore là avec les nouvelles technologies. Cet avatar, c'est très troublant.

Est-ce que la scène vous fait toujours autant peur ?

Il n'y a rien à faire, j'ai le trac.

"Il paraît que les artistes, les vrais artistes, je ne savais pas qu'il y avait des faux artistes et des vrais artistes, s'ils n'ont pas le trac, ils ne sont pas bons, donc je suis excellent !"

Michel Polnareff

à franceinfo

Qu'est-ce qui vous fait peur ?

Qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi je fais ça ? Et le public me porte, et là, c'est génial.

Que représente cet album pour vous ?

Un renouveau. Ce que j'aime dedans, c'est la véracité. Vous savez, on vit dans un monde difficile actuellement, je ne sais pas si vous avez remarqué. Quand on balance la vérité, c'est de la fraîcheur parce qu'il y a beaucoup de mensonges, beaucoup de fake. Et cet album, c'est vraiment du vrai de vrai.

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