Les "Dix Commandements" : il y a "une surprise qu'on réserve", déclare Albert Cohen
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Jeudi 8 février 2024 : le producteur de films, de documentaires et de comédies musicales, Albert Cohen. À partir du 9 mars, la comédie musicale "Les 10 Commandements – L’envie d’aimer" part en tournée avec un arrêt à la Scène musicale à Paris au mois de juin.
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Albert Cohen est l'un des plus grands producteurs de comédies musicales français même s'il produit aussi des films pour le cinéma et la télé et également des documentaires. Il est à l’origine des comédies musicales : Mozart, l'opéra rock (2009), Le Roi Soleil (2007), Le Rouge et le Noir (2016) ou encore Les Dix Commandements (2000) qui ont réuni six millions de spectateurs en tout.
Le 4 octobre 2000 naît sur scène : Les Dix Commandements avec Pascal Obispo en compositeur et des voix fortes pour interpréter les titres qui composent la partition du spectacle. On pense à Daniel Lévi, qui nous a quittés, en Moïse, et à Élie Chouraqui qui l’a accompagné sur la mise en scène.
À partir du 9 mars, la comédie musicale Les 10 Commandements – L’envie d’aimer part en tournée avec un arrêt à la Scène musicale à Paris du 5 au 27 juin.
franceinfo : Pourquoi, un retour des Dix Commandements, 24 ans après ?
Albert Cohen : Pour une raison très précise. Daniel est un ami d'enfance. On s'est connu, on avait huit ans. J'ai produit deux de ses albums. On était évidemment très proches. Et quand l'idée des Dix Commandements m'est venue, s'est grâce ou à cause de lui. Je cherchais un moyen de mettre en évidence le talent de Daniel et avec l'arrivée de Notre-Dame de Paris, qui a confirmé qu'on pouvait enfin produire des comédies musicales en France, j'ai l'idée des Dix commandements immédiatement parce que passionné du genre. Je propose spontanément à Daniel de faire Moïse. Et on vit l'incroyable histoire des Dix Commandements. Daniel, à l'issue de cette expérience exceptionnelle et incroyable, voulait privilégier sa carrière personnelle et c'était bien légitime et moi je n'imaginais pas le faire sans lui. Donc on ne l'a pas fait. Daniel nous a quittés, il y a bientôt deux ans. On lui a rendu un bel hommage au théâtre Mogador, beaucoup d'artistes sont venus chanter ses chansons. Pascal Obispo était évidemment là et quand on s'est croisé avec Pascal, un seul regard a suffi et on s'est confirmé immédiatement qu'il fallait le faire maintenant.
Ça va être sans doute difficile d'imaginer quelqu'un d'autre dans la peau de Moïse. Est-ce que cela a été aussi le cas pour vous ? Le choix s'est joué sur quoi ?
Évidemment que le choix a été compliqué. Dans la première version du spectacle, Daniel chantait L'envie d'aimer tout seul et la troupe le rejoignait ensuite pour la fin de la chanson. Cette fois-ci, c'est la troupe intégrale qui chantera L'envie d'aimer accompagnée par le public. Et Daniel sera également avec nous et ça, c'est une surprise qu'on réserve.
"La première décision qu'on a prise, c'est qu'après Daniel Lévi, personne ne chantera ‘L'envie d'aimer’ en solo. Il y a deux entités habilitées, aujourd'hui, à chanter cette chanson officiellement, c'est Pascal Obispo qui l'a créée et la deuxième entité qu'on autorise humblement à chanter, c'est le public."
Albert Cohenà franceinfo
Cette histoire, au début, était un énorme pari. Effectivement, il y avait eu Notre-Dame de Paris qui avait été un énorme succès en France, mais cela restait quand même extrêmement bancal de proposer cette histoire.
Je vous confirme que j'étais le seul à y croire à l'époque. Et tout mon entourage, ma famille, mes amis me disaient avec un grand point d'interrogation : "Mais tu es sûr que les gens vont acheter un billet pour venir entendre : 'Tu ne tueras point, tu ne voleras point, c'est sévère comme sujet pour un spectacle musical". Et je leur répondais que pas du tout, cette histoire est évidemment la plus belle histoire de tous les temps. C'est le fondement des trois religions monothéistes et je trouve qu'aujourd'hui ce n'est pas mal d'envoyer un message de paix et d'amour. Quand on s'annonce dans toutes les salles de France avec un gimmick qui dit : L'envie d'aimer, on attire du monde aujourd'hui, ça c'est sûr.
Depuis que vous avez 22 ans, vous baignez dans la musique. Quel est le point de départ ?
Ma mère chantait dans la cuisine en permanence, fan des grandes stars de Broadway. J'ai déjà été bercé dès mon adolescence par ça. Et puis toute la pop rock des années 70 qui m'a embarquée comme tous les garçons de ma génération. Petite anecdote : à l'âge de 18 ans, je gagne mon argent de poche comme G.O pendant les vacances scolaires d'été dans un club de vacances dans le sud de la France, animé à l'époque par Richard Anconina. Et à l'époque, on monte des spectacles. On monte Starmania, donc je me retrouve à la préparation d'un spectacle et même à l'interpréter sur scène. Ça a été les prémices d'une carrière annoncée. Après, il y a eu la radio, il y a eu la production de films et le déclencheur Notre-Dame de Paris qui m'a amené l'idée des Dix commandements et on connaît la suite.
Il y a eu aussi Le Roi Soleil, Mozart, l'opéra rock . Est-ce que, par moment, on vacille en tant que producteur ?
"Prendre la décision de produire un spectacle, c'est partir d'une copie quasiment blanche et c'est un grand saut dans le vide."
Albert Cohenà franceinfo
On ne fait qu'avoir peur. On ne sait absolument rien. On avance avec une intime conviction et puis on espère que tout ça va plaire. Et la réponse ultime, c'est celle du public. Mais on ne l'a pas avant la première du spectacle.
Nous sommes 25 ans plus tard. Les Dix commandements, même si vous avez fait énormément de comédies musicales, occupent une place particulière dans votre vie ?
Très particulière. D'abord parce que c'était la première, ensuite parce que ce spectacle était débordant d'émotion, ensuite parce que Daniel était dans le rôle principal. Je me souviens des minutes qui ont suivi la fermeture du rideau. Ce jour-là, on a vraiment compris la signification du mot : émotion.
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