Le cinéaste André Téchiné : "Je ne regarde jamais mes films"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, le cinéaste multi-césarisé et récompensé André Téchiné. L’occasion d’évoquer avec lui des moments intenses et une rencontre particulièrement importante dans sa carrière.
Pour André Téchiné, le cinéma occupe "la première place" dans sa vie, de par son métier, mais aussi comme simple spectateur : "Je vais au cinéma très souvent, et c’est une passion qui remonte à très loin, qui remonte à l’enfance". Il grandit en province, surprotégé, scolarisé dans un internat "avec une discipline très militaire et le cinéma, c’est la porte ouverte".
La porte ouverte [Le cinéma] qui me permet de rêver et de découvrir le monde en même temps. C’est une forme d’évasion qui est très vite devenue vitale.
André Téchinéà franceinfo
Il devient critique aux Cahiers du cinéma avant de se tourner vers l’écriture de scénarios et la réalisation : Paulina s’en va en 1968 avec Bulle Ogier. Avec Souvenirs d’en France, sept ans plus tard, il se dirige vers un cinéma plus personnel influencé par l’œuvre du dramaturge et écrivain allemand Bertolt Brecht : "Il y avait vraiment des acteurs qui provenaient délibérément de différents horizons du cinéma français et qui étaient là pour composer une famille. Les acteurs, c’est Michel Auclair, Jeanne Moreau, Orane Demazis et puis des acteurs d’une génération différente comme Marie-France Pisier. Ce sont quand même des mélanges de générations".
Le feu des critiques
Les films d’André Téchiné n’ont pas toujours reçu un bon accueil de la critique. Il revient au micro d’Elodie Suigo sur le Festival de Cannes de 1979 avec son long-métrage Les sœurs Brontë : "On appelait le film 'Les sœurs Gaumont'," et il ajoute que finalement, il a été peu heurté par ce dédain. "J’étais jeune donc j’étais plus insouciant et plus agressif à cette époque-là ; je ne me suis pas senti trop fragilisé".
Il pousuit son chemin, en faisant le choix d'un cinéma différent et reconnaît qu’il y a deux films dans lesquels il y a de sa vie, de sa personne : "Je crois que les films plus directement autobiographiques ils sont venus après. En fait, il y en a deux : Ma saison préférée [1993 avec Catherine Deneuve et Daniel Auteuil] et Les roseaux sauvages [1994 avec Elodie Bouchez et Gaël Morel]".
Moi j’avais envie de faire exister des caractères et des personnages qui me fascinaient mais pas nécessairement parce qu’ils me ressemblaient.
André Téchinéà franceinfo
Le miracle Deneuve
C’est avec Hôtel des Amériques qu’André Téchiné travaille pour la première fois avec l’actrice Catherine Deneuve (1981). Une rencontre qui va transformer le cinéaste dans sa manière de diriger, filmer ses acteurs : "Ça c’est le miracle de la rencontre qui s’est passée avec Catherine Deneuve. Mais ça a changé profondément mon regard sur le cinéma je crois" et il poursuit en expliquant que dans ses films précédents, il avait une volonté de maîtrise notamment sur les acteurs "que je considérais comme des marionnettes". Mais "à partir du moment où j’ai croisé Catherine Deneuve sur mon chemin, j’ai appris autre chose : j’ai appris à la regarder, à essayer de déchiffrer son mystère parce qu’elle était belle et mystérieuse".
Elle [Catherine Deneuve] m’a désinhibé et ça a été réciproque : ce sentiment de se désinhiber l’un l’autre. Ça a été un peu la révolution Deneuve dans mon petit parcours de cinéaste.
André Téchinéà franceinfo
André Téchiné ne regarde pas en arrière, il n’en voit pas l’utilité : "Je ne regarde jamais mes films, maintenant ils appartiennent au regard des autres et pas à mon regard à moi ". Et c’est un homme heureux de la vie qu’il mène.
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