Le chanteur Babx chante son "Amour Colosse" : "La mélancolie est beaucoup plus percutante en musique"

Babx est auteur, compositeur, interprète, producteur et réalisateur. Sa rencontre avec celle qui l'accompagne au quotidien, la musique, s'est faite presque dès sa venue au monde. Il est issu d'une famille d'artistes et de musiciens, ce qui lui a offert une bande-son aux multiples facettes. Souvent, il est associé à Alain Bashung, Léo Ferré, Tom Waits ou encore à David Bowie. Force est de constater qu'il est d'abord lui, et c'est ce qu'on retrouve dans Amour Colosse, son septième album, soit neuf sentiments souvent amoureux positifs et réunificateurs.

franceinfo : L'amour est donc un colosse aux pieds d'argile ?

Babx : Au contraire, aux pieds bien ancrés ! C'est un grand colosse au milieu de la pièce. C'est vrai que c'est un album que j'ai voulu très lumineux et il s'adressait quand même principalement aux deux personnes avec qui je partage ma vie, à savoir ma fille et mon amoureuse. Je me suis dit qu'il fallait porter cet étendard-là de l'amour et de la tendresse, le plus fort et le plus haut possible.

Il est mélancolique, mais il n'est pas triste et c'est une des particularités de votre personnalité.

Je crois que je serais incapable d'écrire une musique vraiment gaie. Je trouve, effectivement, que la mélancolie est beaucoup plus percutante en musique. Quand j'ai besoin de gaieté, je la vis en vrai avec des gens plutôt que d'écrire des chansons.

"Ce disque-là, je crois, tend particulièrement vers la lumière et vers la volonté de transmettre et de donner, particulièrement à ma petite fille des 'chansons-cabanes', comme je les appelle."

Babx

à franceinfo

Un endroit, un petit refuge de joie.

Le premier titre qui est venu présenter cet album, Chevaleresse, est un hommage que vous souhaitiez rendre à votre grand-mère qui a affronté le XXe siècle. Il y a toujours eu un côté très féministe chez vous. Est-ce que c'est important de raconter ça en tant qu'homme ?

C'est indispensable. C'est vrai que dès mon premier album, j'ai écrit des textes qui allaient dans ce sens-là. J'ai toujours trouvé ça particulièrement insupportable et odieux que la société ne parvienne pas tout simplement à l'égalité. Au départ, c'était une chanson qui s'adressait à ma grand-mère qui est morte quelque temps avant. Une femme, typique du XXe siècle, qui a traversé toutes les luttes d'émancipation pour le travail, pour le droit de vote, pour décider de sa vie. Au fur et à mesure de cette chanson, plusieurs figures féminines se sont invitées, mais de pleins de générations, mes sœurs, ma mère, mon autre grand-mère, etc.

Qu'est-ce que vous gardez de votre enfance constructrice dans cet apprentissage de la musique ?

Je garde tout parce que j'ai reçu un cadeau très précieux de ces parents et de ces grands-parents : ils m'ont appris l'ouverture, la tolérance, la curiosité de plein de cultures et la musique. J'essaie de conserver très précieusement l'enfant que j'étais parce que je pense que c'est lui qui me fait encore écrire des chansons, qui me fait croire en la musique, qui me donne encore envie de me lever le matin et d'imaginer des choses.

"Je pense que si j'étais devenu vraiment adulte, j'aurais trouvé un vrai métier."

Babx

à franceinfo

À quel moment David Babin est devenu Babx ?

Babx, c'est un surnom que me donnait mon beau-père. Vers 17 ans, j'ai commencé à écrire des chansons avec deux camarades très importants qui ont vraiment cru en moi à ce moment-là. Je n'imaginais pas du tout faire une carrière de chanteur, j'écrivais des chansons, c'est tout. Ils sont tombés sur ces chansons-là, et on les a enregistrées au studio Ferber à Paris. Ça a permis que ces chansons-là soient entendues par pas mal de monde et à ce que ça fasse un petit bruissement dans le milieu de la musique, ce qui m'a permis de signer le premier album chez Warner. Le premier disque que j'ai fait est sorti quand j'avais 24 ans. Babx est né à 17 ans et il est sorti pour la première fois à 24.

Vous avez déjà collaboré avec Julien Doré, Camélia Jordana ou encore Grand Corps Malade. Vous aimez prêter votre vie aussi à celle des autres ?

J'aime pouvoir servir la musique et l'univers de quelqu'un, que ce soit en tant que réalisateur, arrangeur, parolier ou même pianiste. Je ne pourrais pas être qu'un personnage solo avec son univers à lui. Ça me fait énormément de bien, des grandes respirations, de pouvoir travailler avec d'autres et de me rendre utile autre part.