"Je n'ai jamais voulu faire de télé", avoue Laurence Boccolini dans une autobiographie
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Lundi 14 avril 2025 : l'animatrice de télévision Laurence Boccolini. Elle publie son autobiographie "Showtime : Souvenirs du chaos", aux éditions Kero.
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Laurence Boccolini est cette femme que beaucoup ont longtemps classée dans la catégorie des indestructibles et imperturbables, voire dans la catégorie des méchantes et autoritaires. La télévision peut donc parfois déformer les personnes sous le feu des projecteurs. Il faut préciser aussi que l'émission qu'elle présentait d'une main de fer et qui lui colle le plus à la peau, Le Maillon faible montrait une facette assez dure de sa personnalité, sauf que c'était un jeu. C'est à la radio qu'elle a débutée en tant que journaliste rock avant d'intégrer l'équipe de Laurent Ruquier sur France Inter et de faire ses premiers pas à la télévision très rapidement derrière. Le 2 avril, elle a publié Showtime : Souvenirs du chaos, aux éditions Kero. Une autobiographie d'autant plus saisissante qu'elle accepte pour la première fois de déposer les armes et l'armure. Les mêmes qui, lui ont permis de rester debout, de continuer à avancer malgré la maladie qu'elle appelle un coup "l'alien", un coup, "Bobby".
franceinfo : qu'est ce qui vous a donné la force et le besoin vital de vous adresser à nous et surtout à vous-même ?
Laurence Boccolini : C'est vrai que pour toute personne, à qui on annonce un diagnostic qui est rarement joyeux, tout d'un coup, on se prend un coup de fouet ou une claque et on se met à penser à avant, à pendant et à après. Ça m'a amenée à faire une espèce de bilan où je me suis dit : mais finalement, si je pars d'une manière ou d'une autre, si je quitte ce métier ou si je pars tout court, il y a plein de choses que je n'aurais pas dites à moi et aux autres. Et je n'ai pas tout dit.
La radio fait partie de votre quotidien depuis votre plus tendre adolescence. Vous parlez de Michèle Halberstadt, qui était sur Radio sept et qui effectivement est devenue un peu la personne que vous vouliez être ?
On m'a toujours demandé : "Quand est-ce que vous avez voulu faire de la télé ?" Je n'en ai aucune idée, je n'ai jamais voulu faire de télé puisque je n'avais pas d'idole à la télé. Mais à la radio, oui. La voix de Michèle Halberstadt, c'était quelque chose et il n'y avait pas beaucoup de filles à la radio qui faisait quelque chose de libre. C'est ce que je voulais faire, on était exactement dans la voie sacrée.
Vous avez eu un guide, celui de Holden Caulfield, L'attrape-cœurs, qui vous a permis de vous construire en tant que Laurence Boccolini. Au départ, c'était dans une radio municipale à Versailles avec Claude Ruben.
J'étais tout enflammée en me disant que c'était une idole. Et il m'a dit : "Bienvenue à la radio, tu vas prendre l'antenne lundi, par contre, Laurence, c'est très moche, tu vas t'appeler Chloé". Pendant quatre jours, je me suis appelée Chloé, puis le cinquième, il m'a dit :"T'es nulle, tu ne feras jamais de radio". J'ai été très triste sur le moment, je me suis dit : ce n’est pas grave, je ne m'appelle pas Chloé, je m'appelle Laurence et je m'appelle Laurence Boccolini.
"Quand je suis arrivée à Europe 1, on m'a dit : 'Voilà, tu vas t'appeler Laurence et tu vas donner l'heure'. J'ai dit : 'Je veux bien donner l'heure si vous voulez, mais je m'appelle Laurence Boccolini'."
Laurence Boccolinià franceinfo
Je ne voyais pas pourquoi je ne m'appellerais que Laurence donc il y a des moments, quand même, où j'ai su me défendre.
Dans l'émission de Laurent Ruquier, quand vous avez sorti votre ouvrage Puisque les cigognes ont oublié mon adresse, qui racontait la difficulté d'avoir un enfant et donc la FIV, vous avez fait face à Éric Naulleau et Éric Zemmour qui vous ont fait pleurer. C'est la première fois que vous abordez ce souvenir amer et destructeur. Est-ce que l'écriture permet de gommer la tristesse et les blessures assassines ?
Non, ce serait trop facile, il suffirait de l'écrire et puis en repart. Ça permet de se dire que ce n'est pas de sa faute. C'est important de dire, je n'y suis pour rien. Si on revient sur cette histoire, qu'est-ce que j'avais fait de mal ? J'en étais à ma sixième FIV, on allait me dire que c'était la dernière et j'avais écrit juste un témoignage parce que personne n'en parlait à l'époque et tout d'un coup, j'étais jugée pour autre chose.
"J'étais une animatrice de TF1, j'étais très connue et j'osais venir déranger des intellectuels avec quelque chose qui ne faisait pas partie de la Pléiade."
Laurence Boccolinià franceinfo
Je crois que les gens sentent quand vous ne savez pas vous défendre et ils ont vu tout de suite que je ne me défendais pas. J'avais un sourire jusqu'aux oreilles parce que j'étais contente de faire cette émission par fidélité pour Laurent [Ruquier]. Je me suis aperçue à quel point ça m'avait blessée puisque depuis ce livre-là, je n'ai jamais plus écrit.
Ce livre vient casser le silence. Le silence, c'est votre angoisse. Est-ce que la musique est votre plus grande passion ?
C'est ma plus grande passion oui. C'est pour ça que ça a été très dur puisque je suis pratiquement sourde de l'oreille gauche. J'aimerais bien parfois qu'il y ait un peu de silence, mais ce n'est plus possible maintenant avec ce que j'ai dans l'oreille.
On sent qu'écrire vous fait du bien. Comment on se porte, votre tumeur, que vous appelez Bobby ? Est-ce qu'elle s'apaise ?
J'ai eu une séance de radiothérapie qui est très particulière, en septembre 2024. On vous prévient qu'après cette séance-là, la tumeur va se défendre, c'est normal. Donc ça va être pire et là, on est sur un plateau et on attend septembre 2025 pour avoir une IRM de contrôle pour voir où elle en est. Pour le moment, je suis toujours très bien accompagnée.
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