Éric et Quentin questionnent la paternité dans un nouveau spectacle : "On essaye d'être le plus sincère possible"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Jeudi 23 octobre 2025, le duo d'humoriste Éric et Quentin. Leur nouveau spectacle "Papa pas papa" se joue actuellement au Théâtre de la Contrescarpe et en tournée dans toute la France.

Article rédigé par Elodie Suigo, Étienne Presumey
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Éric et Quentin, en juin 2021, à Paris. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)
Éric et Quentin, en juin 2021, à Paris. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Éric et Quentin est ce duo d'humoristes indissociable du Petit journal et de Quotidien dans lesquels ils ont officié et grandi avant de sévir sur France Inter et enfin de se lancer dans l'écriture de leurs spectacles. Le premier, On ne peut plus rien rire, leur a permis de sillonner la France et de décortiquer les origines du rire. Jusqu'au 22 décembre 2025, ils jouent leur nouveau spectacle Papa, pas papa, au théâtre de la Contrescarpe, à Paris et en tournée dans toute la France, jusqu'au 4 février 2026. Un spectacle qui pose une question existentielle, être ou ne pas être père. Une question avec deux regards et deux réponses totalement différentes. Pour Éric, un enfant est une source d'angoisse, de frais conséquents et d'aliénation. Pour Quentin, un enfant, c'est au contraire l'espoir et le bonheur.

franceinfo : Sur le papier, on pense que vous en rajoutez, mais on se rend compte que pas du tout.

Éric Metzger : Non, c'est nous, on essaye d'être le plus sincère possible. Parfois, on peut pousser un peu les curseurs, c'est normal, ça fait partie de l'humour, mais je pense que dans ce qu'on raconte, on est très sincère.

Comment peut-on être contre avoir un enfant ?

Quentin Margot : C'est qu'Éric est radin. Et ça coûte cher un enfant, on le dit dans le spectacle, c'est 9 000 euros par an.

Éric Metzger : Je ne suis pas contre. Ma position, c'est que je ne sais pas si j'aurai des enfants, mais on n'est pas obligé d'avoir un enfant.

Pourquoi est-ce important d'avoir un enfant alors ?

Quentin Margot : Déjà pour le réarmement démographique, il faut relancer tout ça. Je le dis à Éric à un moment, "qui va payer sa retraite ?" C'est vrai qu'il va bien falloir faire des enfants.

"C'est la première année depuis la Seconde Guerre mondiale où il y a plus de décès que de naissances en France."

Quentin Margot

à franceinfo

Éric Metzger : Oui, mais alors pourquoi mettre au monde un enfant dans une époque qui est très compliquée ? Tu as vu le monde qu'on lui offre quand même ? Surpopulation, famines, guerres, pollution. C'est terrible.

Quentin Margot : Mais moi, je fais et je fais tout pour qu'elle soit heureuse dans ce monde-là.

Éric Metzger : Il faut rendre le monde meilleur, voilà.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, comment vous êtes-vous rencontrés tous les deux ?

Éric Metzger : On s'est rencontré au SAV d'Omar et Fred. Deux ans plus tard, on reçoit un coup de fil du producteur du Grand Journal, Laurent Bon, qui cherchait des auteurs pour Le Petit Journal de Yann Barthès. Le truc, c'est qu'on était en concurrence et on a fait croire qu'on était un duo alors qu'on n'avait jamais écrit ensemble. Je pense qu'il y avait une espèce de pudeur, on ne voulait pas se tirer dans les pattes. On est arrivé à l'entretien en faisant croire qu'on était un duo. Ils nous ont fait faire un essai dans les bureaux pendant deux semaines. On ne se connaissait pas très bien, on avait un ordinateur pour deux et en fait, on faisait semblant de très bien se connaître et le mytho a fonctionné. Donc, pour avoir un travail, n'hésitez pas à mentir.

Est-ce que par moments vous avez perdu pied ? Il y a eu ce film qui n'a pas fonctionné.

Quentin Margot : Comme on dit, c'était génial jusqu'au jour de la sortie parce que c'est une expérience incroyable, un film. Ce qui a été plus dur, c'est un peu la haine sur les réseaux sociaux en fait.

Éric Metzger : C'est hyper intéressant comme leçon parce qu'on s'est rendu compte qu'on a fait une erreur en faisant ce film. On a écrit trop vite, on ne s'est pas reposé, il y avait une accumulation. À cette époque-là, on faisait Le Petit journal et ça a été une leçon et qui nous a servi pour le spectacle. On ne fait pas tout maintenant, on sélectionne ce qu'on fait et on travaille fort dessus.

Quentin Margot : Quand on vous propose un film, on ne dit pas non et on a dit oui à tout à ce moment-là. On n'a pas su refuser.

Papa pas papa, est-ce que ce n'est pas justement le bon curseur, le bon endroit où vous vouliez être, où vous sentez le mieux ?

Éric Metzger : Oui, je pense qu'on a peut-être moins besoin de prouver. Je pense qu'on est plus nous-même et ça rend les choses naturelles, donc c'est très chouette.

Quentin Margot : On est nous, on ne se dit pas qu'il faut être comme ça pour faire rire. On est nous et si ça fait rire, tant mieux.

Est-ce que l'angoisse de devenir père, n'est pas justement de pouvoir créer une descendance ?

Quentin Margot : Dans le spectacle, je dis que c'est important d'avoir une descendance. Je suis très content d'avoir ma fille qui porte mon nom de famille parce que dans ma famille, j'étais le dernier des Margot donc j'étais content qu'il y ait une deuxième Margot.

Éric Metzger : Et pour moi, on verra.

"Il y a une espèce d'énigme quand je dis que je n'ai pas d'enfant et que je ne sais pas si j'en aurais, il y a toujours un petit regard suspicieux."

Éric Metzger

à franceinfo

Il y a quelque chose d'assez bizarre, et encore, je m'en sors bien, je suis un homme. Pour les femmes, c'est pire parce qu'on dit : "attention à l'horloge biologique !" La pression sociale pour les femmes est bien pire là-dessus. Mais c'est vrai qu'il y a toujours cette espèce de suspicion de pourquoi il n'a pas d'enfant.

Quentin Margot : C'est aussi à cause de ta coiffure, je le répète.

Éric Metzger : C'est vrai que je ne peux rencontrer personne puisque je ne vois pas les gens.

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