Eagle-Eye Cherry revient avec un nouvel album : "Je voulais capturer l'énergie d'un concert et l'amener en studio"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi 8 octobre 2025, le chanteur suédo-américain Eagle-Eye Cherry. Son nouvel album, "Become a light", est disponible.

Article rédigé par Elodie Suigo, Étienne Presumey
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Eagle-Eye Cherry, en juillet 2024, à Nîmes. (PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE/MAXPPP)
Eagle-Eye Cherry, en juillet 2024, à Nîmes. (PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE/MAXPPP)

Eagle-Eye Cherry est cet artiste presque insaisissable découvert grâce à son tube Save Tonight en 1997, extrait de son premier album Desireless. Depuis, il nous accompagne, mais toujours avec discrétion, talent et avec cette voix qui nous sert de guide. C'est son père, trompettiste de jazz, Don Cherry, qui l'a plongé dans la marmite quand il était tout petit. Son plaisir reste celui de chanter sur scène et en fusion avec le public, et ça tombe bien, car depuis le 26 septembre 2025, un beau prétexte pour partir en tournée a vu le jour. Il s'agit de Become a Light, son septième album, soit neuf nouveaux titres rock, très marqué par la présence des guitares.

franceinfo : Cet album semble montrer votre sérénité actuelle et enfin acquise au fil du temps ?

Eagle-Eye Cherry : Oui, j'ai beaucoup tourné ces dernières années, je voulais capturer l'énergie d'un concert et l'amener en studio. L'avant-dernier album, Back on track, c'était le début et Become a light, c'est une continuation de ça, d'avoir ce qu'on a sur scène, cette énergie. Donc, j'ai écrit des chansons dont j'avais besoin pour les concerts, donc, il y a beaucoup de chansons sur cet album qui sont faites pour être jouées en live.

Ce qui est étonnant, c'est que vous avez douté pendant assez longtemps, vous avez fait des études d'art, mais vous avez mis du temps. Est-ce que l'ombre et le talent de votre père vous faisaient peur ?

"Rétrospectivement, j'imagine qu'il fallait que je suive ma propre route et les chaussures de mon père étaient très grandes à remplir."

Eagle-Eye Cherry

à franceinfo

J'ai commencé à apprendre l'art dramatique et j'avais ce désir de performer, de faire des performances, je jouais de la musique, j'avais des groupes au lycée et tout ça. Quand j'ai eu mon bac, j'ai commencé à beaucoup travailler en tant qu'acteur et je me suis dit, on va faire ça, ça paye les factures. Je crois que j'avais vraiment besoin de faire autre chose pour que ça devienne mien et la musique n'arrêtait pas de me dire, "Tu es sûr que tu ne veux pas faire ça ?" Je n'ai pas réussi à rester à l'extérieur et c'est la musique qui a pris le dessus.

Vous avez enregistré votre premier album, dans votre chambre à la suite de la disparition de votre père. C'est avec cet album d'ailleurs qu'effectivement vous avez réussi à toucher le monde entier avec Save Tonight, qui a vendu à plus de 4 millions d'exemplaires. Est-ce que ce succès n'est pas arrivé trop tôt ?

Je suis très heureux que ce soit arrivé trop tôt. Si c'est un problème, c'est un bon problème à avoir. Mais non, j'avais un autre plan, c'est vrai, j'ai signé dans un tout petit label et j'avais pour plan de faire un petit album qui fonctionnerait en Scandinavie. Je voulais construire doucement ma carrière, mais bien évidemment, j'avais des rêves de jouer partout dans le monde et surtout de voyager comme quand j'étais enfant avec mon père, mais je voulais faire ça doucement. Je voulais construire et j'ai écrit la chanson, Save tonight et ils ont dit, "Non, ça arrivera maintenant". Et donc j'ai suivi le mouvement et quel mouvement ça a été !

Par moments, vous avez eu besoin de vous reconcentrer, vous ne vous êtes pas forcément senti toujours bien dans cet univers du business de la musique, mais là, on sent avec cet album que vous avez effectivement trouvé où se trouvait la lumière ?

Oui, j'ai une chanson sur mon deuxième album qui demande, "Est ce que tu t'éclates toujours ?" Ça, c'est mon mantra maintenant. J'ai pris un très long break du monde de la musique, c'était devenu trop intense et il fallait que je recharge les batteries. Become a Light, la chanson éponyme du disque, c'est la chanson la plus personnelle sur l'album et ça parle du jour où on a enterré ma mère et ce jour où on doit dire au revoir à quelqu'un qui représente tant de choses pour nous.

"Le premier album était dédié à mon père et celui-ci est dédié à ma mère et ils sont tous les deux avec moi."

Eagle-Eye Cherry

à franceinfo

Vous avez grandi en Suède, mais en même temps, vous êtes aussi des États-Unis donc vous avez la double culture. Là, on a l'impression que vous n'êtes plus qu'un seul avec toutes ces cultures ?

Oui, je suis un fourre-tout, je crois. C'est difficile parfois d'analyser ce que vous faites vous-même, mais je crois qu'il y a une simplicité dans certaines des écritures et des mélodies de ce disque. C'est mon côté doux et suédois. On a grandi à la campagne en Suède, mais il y a aussi un côté très New York. Il y a une chanson qui s'appelle Remember what you did last night, qui reflète vraiment ce que je suis. C'est doux, mélancolique et puis les refrains sont très forts et intenses, et ça, c'est moi.

Je voudrais que vous me parliez de la chanson Call this love.

Il y a quelques chansons d'amour, je tombe là-dedans, de temps en temps. Parfois, je m'asseyais et on travaillait avec quelqu'un d'autre et je me disais, "OK, je crois que je n'ai pas envie d'écrire une chanson d'amour". Et à la fin de la journée, c'est une chanson d'amour. Je crois que ce sont les forces qui nous guident. La plus forte, c'est l'amour, je crois qu'être seul, ce n'est pas marrant, donc on continue de chercher ce partenaire.

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