"Dans un monde un peu divisé, il fallait absolument être ensemble" : Joseph Chedid raconte son nouvel album "Hey Friend !"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Jeudi 22 mai : Joseph Chedid raconte la construction de son nouvel album "Hey Friend !" sorti en janvier en version digitale et prévu en physique dès octobre.

Article rédigé par Elodie Suigo, Étienne Presumey
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
"C'est un album qui résonne avec une forme d'apaisement personnel." (PHILIPPE ARNASSAN / MAXPPP)
"C'est un album qui résonne avec une forme d'apaisement personnel." (PHILIPPE ARNASSAN / MAXPPP)

Joseph Chedid est chanteur et musicien, un artiste, comme ses frères et sœurs. Petit-fils de la poétesse Andrée Chedid et frères d'Émilie, d'Anna, dite Nach et de Matthieu, dit M., il n'a pas été simple pour Joseph de trouver sa voie, le bon ton et les bons mots. Dans son dernier album Hey Friend ! on y découvre un nouveau Joseph qui se raconte avec sincérité, lui, ses émotions et ses pensées.

Franceinfo : Cet album semble être d'une légèreté absolue, le ressentez-vous aussi comme cela ?

Joseph Chedid : C'est un album qui résonne avec une forme d'apaisement personnel en tout cas et puis une grande envie, surtout de fraternité. Ça a été vraiment l'impulsion de ce disque de se dire que, dans un monde un peu divisé, il fallait absolument être ensemble. Il fallait absolument se retrouver, créer des choses ensemble. C'était vraiment l'impulsion qui m'a donné envie de faire cet album.

Est-ce dur de dompter ses émotions ?

Disons qu'en tout cas, j'ai appris avec le temps, avec la méditation. Toutes ces choses-là m'ont beaucoup aidé. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui mes émotions, je les canalise vraiment beaucoup mieux qu'à une époque et je trouve ça moins dur à partir du moment où on s'identifie plus à nos émotions, ça devient plus simple.

Quand on les écoute les uns après les autres, les titres deviennent un peu des mantras, comme Je Suis Heureux Pour Toi.

Oui, on va se réjouir du bonheur de l'autre. C'est vrai qu'on est beaucoup dans la comparaison et dans les réseaux sociaux. 

Se réjouir du bonheur de l'autre, c'est déjà accéder à ce que la personne fait. Pourquoi envier ou jalouser des gens s'ils ont des choses qui les rendent heureux ? Je ne vois pas l'intérêt.

Joseph Chedid

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Multi-instrumentiste, vous composez et enregistrez dans la maison familiale dans laquelle votre père, Louis Chedid, a enregistré quelques-uns de ces albums. Est-ce un lieu qui vous rassure, qui vous inspire ?

C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées dans cette maison. La force des choses a fait que j'ai racheté cette maison avec ma compagne depuis dix ans maintenant et on s'est approprié ce lieu. J'aime bien cette idée de transmission. C'est un lieu de calme, c'est un lieu créatif et bienveillant. On s'y sent bien et on y partage beaucoup de choses. C'est un lieu que j'aime beaucoup.

Le titre Cultiver Le Bonheur est une collaboration avec votre père, il y en avait déjà eu, on sent une certaine émotion à l'idée de vous retrouver tous les deux.

Cultiver Le Bonheur était déjà un thème qui me tenait à cœur, et l'interpréter avec mon père, cela me semblait être un très beau cadeau qu'il accepte de me faire. Je trouvais qu'un père et son fils de parler de ce sujet, ça donnait une autre dimension, un autre niveau de lecture. Puis je suis très heureux de me dire qu'on aura ce duo avec mon père et c'est un truc qui reste, ça me fait chaud au cœur.

C'est difficile d'être "le fils de...", on sent que vous avez besoin de vous affranchir de cela et que le duo le permet.

C'est difficile de faire partie d'une famille de musiciens très exposés quand on n'est pas dans l'opposition mais qu'on est dans une forme de transmission. Il y a un moment où les comparaisons sont encore plus évidentes à faire. Donc ça prend du temps, mais en même temps, c'est aussi ce qui renforce, si on arrive à passer ce cap-là. Je crois que la notion du temps et du chemin est très importante.

La tournée que vous avez faite en famille, avec Louis, Matthieu et Anna a-t-elle été un déclic ?

Complètement, c'est d'ailleurs à ce moment-là que j'ai vraiment percuté le fait de passer de mon pseudonyme Selim, à l'époque de mon premier album, à Joseph Chedid. Mon frère me présentait sur scène en disant : "Voilà Joseph, qui est aussi Selim". Je me disais que non, je ne suis pas Selim, je suis Joseph. Je crois que le fait d'être les uns à côté des autres montrait à quel point on a nos différences. Cela mettait vraiment en exergue nos différences. Je crois que ça a été vachement bénéfique pour moi, de voir aussi la beauté de cette réunion, tous ces moments magiques, précieux qu'on garde en mémoire pour la vie aussi quoi.

Cet album met en avant votre côté rock et nous montre cet amoureux de la scène que vous êtes aujourd'hui. Assumer ce côté rock, qu'est-ce que ça représente pour vous ?

Ce sont mes racines. Je crois qu'on est des êtres multiples et je crois que c'est ça que notre période nous demande d'assumer, tous les uns et les autres. On est plein de choses et il faut exister dans notre multiplicité, dans notre créativité, dans l'amour de la vie et de ce qu'on fait, de ce qu'on est et des autres aussi. Le rock, c'est fondamental pour moi, j'aime profondément ça. La guitare m'électrise, j'adore jouer de la batterie. En même temps, la douceur aussi me fait du bien. Et tout ça fait partie de moi.

Êtes-vous heureux ?

Oui, franchement, j'ai beaucoup de chance, j'ai une très belle vie.

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