"Un signal politique fort" : un syndicat de directeurs pénitentiaires salue la venue du gouvernement dans une prison iséroise après une série d'attaques

Jean-François Fogliarino, le secrétaire général du syndicat national des directeurs pénitentiaires SNPD-CFDT, salue l'initiative de cette visite à la prison de Saint-Quentin-Fallavier, après des attaques ayant visé plusieurs établissements et leurs personnels dans toute la France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La prison de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, en juillet 2023. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
La prison de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, en juillet 2023. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

La visite du Premier ministre François Bayrou, des ministres de la Justice Gérald Darmanin et de l'Intérieur Bruno Retailleau à la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) mercredi 23 avril, "est un signal politique fort", "une reconnaissance des difficultés que nous vivons", a estimé Jean-François Fogliarino, le secrétaire général du syndicat national des directeurs pénitentiaires SNPD-CFDT. "C'est une reconnaissance aussi de l'inquiétude que ça suscite au plus haut niveau de l'État", a-t-il ajouté.

Dans la nuit de dimanche à lundi en Isère, deux maisons ont été visées par des tirs à Villefontaine, dans un quartier où vivent plusieurs agents pénitentiaires de Saint-Quentin-Fallavier. Le sigle DDPF (défense des droits des prisonniers français) a été tagué sur le garage d'une maison. Le parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de l'enquête.

Il faut "un effort concret sur la sécurisation", appelle Jean-François Fogliarino, avec "une mise à niveau des équipements" alors que la France a encore "des prisons qui datent du XIXe siècle en plein centre-ville, donc avec de vraies difficultés pour sécuriser, voire parfois pour installer simplement de la vidéosurveillance", à cause des habitations autour du centre pénitentiaire. "C'est le même problème qu'avec les brouilleurs, par exemple, de portables qui, en plein centre-ville, impactent forcément aux alentours", poursuit le délégué syndical.

Manque d'effectifs et surpopulation carcérale

Ce dernier appelle aussi à une réflexion sur les conditions de sécurité à l'intérieur des prisons, où la surpopulation carcérale rend le travail des agents pénitentiaires "très complexe", "en particulier dans les maisons d'arrêt". L'une des solutions serait de renforcer les effectifs, défend Jean-François Fogliarino : "Nous voyons que les établissements sont au niveau de 85% des personnels qu'ils devraient avoir. C'est une vraie difficulté. Et à l'extérieur, c'est aussi une charge pour les surveillants qui savent qu'ils vont travailler dans des endroits où ils ne sont pas au maximum de leurs capacités".

Le nombre de personnes détenues dans les prisons françaises (Outre-mer compris) a battu un nouveau record en avril, selon un bulletin du Service de la statistique, des études et de la recherche (SSER) du ministère de la Justice, publié jeudi. Au 1er avril, 82 900 personnes étaient détenues, pour 62 300 places de prison disponibles, soit une surpopulation carcérale de 132%.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.