Un nouvel exploit pour la sonde américaine Voyageur 1 : la Nasa a redémarré à distance des propulseurs à l'arrêt depuis plus de 20 ans
La sonde américaine poursuit depuis près de 50 ans son voyage à travers notre système solaire. Les ingénieurs de la Nasa viennent de réussir à rallumer certains de ces propulseurs qui étaient à l'arrêt depuis 2004, à 25 milliards de kilomètres de distance.
Depuis plus de 20 ans et une panne, jugée irrémédiable, des petits moteurs qui assurent sa stabilité et son orientation dans l’espace, Voyager 1, a poursuivi sa course grâce à un système de secours. Mais à son tour, celui-ci commençait à montrer ces derniers temps des signes de faiblesses. Les ingénieurs de la Nasa ont annoncé le 14 mais être parvenus à rallumer certains de ses propulseurs qui étaient à l'arrêt depuis 2004. Une prouesse exécutée à 166 fois la distance Terre-Soleil, sur laquelle on revient avec Stefan Barenski, rédacteur en chef du magazine Aerospatium.
Franceinfo : un petit détail qui n'en est pas un, la manœuvre a été réalisée à 25 milliards de kilomètres de la Terre. Comment la NASA est-elle arrivée à réaliser cette réparation, si loin de nous ?
Stefan Barenski : 25 milliards de kilomètres, c'est assez ésotérique. C'est à 23 heures-lumière de la Terre, c'est-à-dire que le signal part de la Terre, met 23 heures pour arriver là-bas et on a, 23 heures plus tard, confirmation qu'il a été reçu. On a un niveau de transmission qui est d'une faiblesse incroyable : on transmet quelques bits par seconde. Imaginez ! En fait, ces moteurs qui servent à stabiliser la sonde pour que sa grande antenne reste bien pointée vers la Terre, au bout d'un moment, s'encrassent. On était sur le système de secours, on a voulu revenir sur le système principal.
"Pour pouvoir faire repartir ce moteur encrassé, on a dû le réchauffer pour éliminer les résidus. Or, on a une puissance extrêmement faible, puisque la sonde est d’environ 260 Watts, c'est-à-dire la puissance d'une console de jeu."
Stefan Barenski, rédacteur en chef du magazine Aerospatiumà franceinfo
Et il ne faut pas qu'elle tombe en dessous de 220 Watts, sinon, elle ne peut plus communiquer avec la Terre. Et pour communiquer, elle a une puissance de 20 Watts, la puissance d'un smartphone, donc les signaux sont infimes. Il faut une antenne de 70 mètres pour les capter sur Terre.
C'est une prouesse technique totalement hors du commun ?
C'est une prouesse technique totalement hors du commun, sauf qu'on a déjà ranimé des moteurs, il y a quelques années. Mais ça n’a jamais été aussi loin. De toute façon, la sonde continue de s'éloigner à 17 km/seconde environ. Elle est en train de quitter le système solaire. Il faut aussi se rappeler que c'est l'objet dans l'espace qui fonctionne encore, le plus vieux. Il n'y a rien autour de la Terre qui soit plus vieux et encore en activité que cette sonde.
Voyageur 1 a été lancée il y a presque 50 ans, en 1977, c'est une vieille dame. Que nous a-t-elle appris au cours de ces 50 dernières années ?
En fait, il y a deux sondes. Il y a Voyager 1, celle-ci, et Voyager 2, qui la suit un peu derrière. Et ces sondes ont été lancées en 1977 pour profiter d'un alignement particulier des planètes, qui permettait qu'en visant Jupiter, on pouvait rebondir vers Saturne, puis Uranus et Neptune. Voyager 2 a fait ce grand tour de toutes les planètes. Voyager 1, elle, a été sacrifiée quand elle a survolé Saturne pour voler au plus près possible de sa lune Titan, qu'on ne connaissait pas. C'était un point pour les astronomes. On savait qu'elle avait une atmosphère, on voulait la voir de près, et donc elle est passée au plus près, ce qui empêchait qu'elle puisse aller poursuivre Uranus et Neptune.
"Avant, dans les livres d'astronomie, pour toutes les lunes de ces planètes, on avait un point. C'était tout ce qu'on voyait. Aujourd'hui, ce sont des mondes qu'on connaît avec leurs régions, leurs vallées, leurs montagnes, leurs cratères."
Stefan Barenski, rédacteur en chef du magazine Aérospatiumà franceinfo
On a découvert totalement le système solaire extérieur. Et aujourd'hui, elles explorent la frontière entre le système solaire et le monde interstellaire. On a quitté la zone où les émissions du Soleil étaient prépondérantes, maintenant on est dans une zone un peu interstellaire, et on approche. On va mettre encore 600 ans pour y arriver, approcher des comètes qui sont tout au bout du système solaire.
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