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Reportage
En Île-de-France, l'Imprimerie nationale utilise l'intelligence artificielle pour détecter des défauts invisibles à l'œil nu
L'Imprimerie nationale, nouvellement IN Groupe, fabrique des hologrammes sécurisés que l'on retrouve notamment sur nos passeports ou nos cartes d'identité. Le déploiement de l'IA permet de détecter de minuscules défauts, et plus largement de faciliter le travail des opérateurs.
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L'intelligence artificielle peut aider à trouver un emploi, et on la retrouve maintenant aussi dans notre travail, une fois en poste. Les IA s’installent notamment dans le monde de l’industrie, pour améliorer à la fois les conditions de travail et les processus de fabrication. Pour le découvrir, franceinfo s'est rendu au cœur d’un lieu sensible, en Île-de-France.
Nous sommes, en ce mois de février, sur un site de l’Imprimerie nationale, IN Groupe. C'est une société française leader mondial qui fabrique des hologrammes toujours plus sécurisés et utilise pour celal’intelligence artificielle. Pour des raisons de sécurité et de protection maximale des données, les serveurs d'IN Groupe sont installés directement sur le site industriel et non stockés sur un "cloud".
C'est dans un atelier feutré, sur quelques machines, que sont gravés les hologrammes de nos passeports ou cartes d’identité. Des dessins brillants, tout petits, tout fins, imprimés sur de longues et grosses bobines de film transparent. "Là, vous avez une bobine de six kilomètres pour des billets de banque. Je ne vous dirai pas le pays, mais c'est effectivement un billet de 500", détaille Gilles Berné, responsable de l'amélioration en continu des processus du site d’IN Groupe. On a environ 1,5 million d'images sur cette bobine-là."
"On entre dans l'excellence"
Ces hologrammes sont passés au crible d’une intelligence artificielle grâce à des caméras installées sur la machine de gravure depuis quelques mois. L’IA détecte et signale les défauts de fabrication, comme des rayures ou des taches invisibles à l’œil nu. "La cartographie va permettre de savoir où se trouvent ces défauts et ensuite ils seront triés et retirés dans les étapes ultérieures, décrit-il. La difficulté de la fabrication de nos produits, c'est qu'on a une grande variété : cela peut être des indices d'un logo d'un pays, et puis il y a surtout les effets optiques, de plus en plus difficiles à contrefaire ou à falsifier. On entre dans l'excellence, donc la seule réponse était d'utiliser de l'intelligence artificielle pour traiter ces images."
"Avant, on avait travaillé avec des méthodes beaucoup plus traditionnelles. Mais c'est seulement l'IA, ces systèmes-là, qui permettent d'obtenir les résultats qu'on veut."
Gilles Berné, responsable de l'amélioration en continu des processus du site d’IN Groupeà franceinfo
La conception de ce projet a commencé en 2023, et il a pris un certain temps. "C'est nous, les humains, qui avons entraîné le modèle, explique Gilles Berné. Nous lui avons présenté les différents défauts possibles, sur les différents hologrammes et dans différentes conditions. Et au fur et à mesure, il devient de plus en plus efficace dans son résultat de contrôle".
Vers de possibles créations d'emplois
Et l’intelligence artificielle facilite le travail des 250 salariés de l’atelier, souligne Eric Flipo, directeur des programmes industriels et de l’innovation d’IN Groupe. "Rester concentré pour contrôler des petits défauts qui sont minuscules, ce sont des postes qui sont très pénibles, reconnaît-il. Donc il y a des loupes, des rétroéclairages, mais c'est fatigant pour l'opérateur, donc l'innovation qu'on met en place avec l'IA ne va pas remplacer l'opérateur, mais va l'aider et donc donner des postes avec beaucoup plus d'attractivité pour nos collaborateurs."
Eric Flipo anticipe même de possibles créations d’emplois, car avec l’intelligence artificielle, l’Imprimerie nationale pourra fabriquer plus d’hologrammes. L'entreprise emploie 2 300 collaborateurs dans le monde (la majorité en France), et dispose d'une dizaine de sites en Europe, dont cinq en France. Le site d'Île-de-France est le premier sur lequel l'Imprimerie nationale déploie cette solution d'intelligence artificielle, mais elle est en cours de déploiement sur tous ses sites industriels.
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