Renforcement de la sécurité autour des prisons : des mesures "pansement", selon l'UFAP-UNSa Justice qui appelle à des "mesures pérennes"

Une série d'attaques a visé plusieurs centres pénitentiaires dans toute la France de dimanche à mercredi. Les ministres de la Justice et de l'Intérieur ont appelé les préfets à renforcer la sécurité. La réaction de David Mantion, secrétaire général adjoint du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSa Justice de la région PACA-Corse.

Article rédigé par franceinfo
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Les prisons françaises sont visées par une série d'attaques depuis dimanche 13 avril 2025. Le centre de détention de Tarascon, par exemple, a eu trois véhicules incendiés sur son parking, dans la nuit du 15 au 16 avril (photo d'illustration). (SYLVAIN THOMAS / AFP)
Les prisons françaises sont visées par une série d'attaques depuis dimanche 13 avril 2025. Le centre de détention de Tarascon, par exemple, a eu trois véhicules incendiés sur son parking, dans la nuit du 15 au 16 avril (photo d'illustration). (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Le garde des Sceaux Gérald Darmanin et le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ont demandé aux préfets de "renforcer sans délai la surveillance et la protection" des établissements pénitentiaires, visés par plusieurs attaques depuis dimanche. Patrouilles dynamiques, détection des véhicules et individus suspects, mobilisation du renseignement... Plusieurs mesures sont listées dans ce document. Les services pénitentiaires doivent signaler tous les faits, y compris de basse intensité, à l'encontre des établissements et des personnels. 

"Il y a un climat inquiétant", reconnaît vendredi 18 avril David Mantion, secrétaire général adjoint du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSa Justice de la région PACA-Corse. Mais "les agents pénitentiaires sont habitués aux risques qu’ils encourent avec leur mission, objecte-t-il. Après, on est effectivement sur des faits exceptionnels : se faire tirer dessus, sur un établissement pénitentiaire, se faire brûler les véhicules devant chez soi, ça pourrait amener un traumatisme. On a demandé à ce que les agents soient de plus en plus vigilants mais on n’est pas à l’abri". Sébastien Cauwel, directeur de l'administration pénitentiaire, précisait jeudi sur franceinfo avoir conseillé au personnel pénitentiaire "d'éviter de s'exposer sur les réseaux sociaux ou de sortir ou d'aller au travail en uniforme".

Sécuriser les sites, brouiller les communications

Car comment protéger 30 000 agents pénitentiaires ? "On ne peut pas mettre un policier ou un gendarme derrière chaque agent quand il rentre chez lui, pointe David Mantion. Pour l’instant il y a un pansement qui est mis avec les patrouilles des forces de l'ordre mais elles aussi, elles n’ont pas d’effectifs extensibles. Il va falloir mettre en place des mesures pérennes, des sécurisations de site".

Le syndicaliste réclame également "des moyens qui limitent les communications des détenus qui détiennent malheureusement des téléphones portables parce qu’on ne peut pas les fouiller comme on le souhaite". Il reconnaît que les brouilleurs testés au centre pénitentiaire de La Farlède à Toulon, par exemple, avait entraîné une sorte de "rébellion" de la population pénale avec des dégradations notamment. "Du moment où vous les empêchez de continuer leur ‘business’”, forcément, ils réagissent, souligne David Mantion.

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