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Législatives 2024 : "Dans 24 jours, notre pays peut basculer dans le fascisme", met en garde la secrétaire générale de la CGT

Sophie Binet annonce des manifestations ce week-end dans "plus de 200 villes" de France pour faire barrage à l'extrême droite.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, le 14 juin 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, le 14 juin 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"C'est très important de montrer que les forces politiques de gauche ont pris la mesure de la gravité du moment", a réagi vendredi 14 juin sur franceinfo Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, au lendemain de l'annonce d'un accord programmatique du Nouveau Front populaire.

"Dans 24 jours, notre pays peut basculer dans le fascisme", a mis en garde Sophie Binet. Depuis dimanche, toutes les digues morales, démocratiques, institutionnelles sautent"

Si la CGT a appelé "au front populaire" face à la montée de l'extrême droite, le syndicat "va réunir ses instances mardi prochain" pour savoir s'il appellera ou non ses adhérents pour à voter pour les candidats du Nouveau front populaire. "Nous allons décider de la position que nous allons prendre au vu du programme et si les candidatures uniques sont bien au rendez-vous", explique Sophie Binet sur franceinfo. Au-delà des partis politiques de gauche, de nombreuses associations ont apporté leur soutien à ce nouveau Nouveau front populaire. Car "au vu de la gravité du moment", avec la montée de l'extrême droite, "des jeunes, des féministes, des syndicalistes, des personnalités de la culture, etc." se mobilisent également.

"Nous avons la responsabilité de construire la vague populaire qui fera barrage."

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

à franceinfo

Sophie Binet salue "les manifestations spontanées" organisées dans différentes villes de France depuis dimanche, après les résultats des élections européennes. "Ce qui me donne de l'espoir, c'est que notre appel a été entendu. Une grande vague se lève dans le pays pour refuser ce scénario écrit entre Emmanuel Macron et l'extrême droite", déclare la secrétaire générale de la CGT. Elle annonce que des manifestations contre l'extrême droite seront organisées dans "plus de 200 villes ce week-end". Sophie Binet s'attend à une mobilisation "très forte". Ces manifestations seront "familiales, solidaire, populaire", promet-elle. "Il faut que nous y soyons tous. C'est le rendez vous à ne pas louper", insiste-t-elle.

Sophie Binet a conscience que le vote d'extrême droite monte dans "toutes les catégories de la société". La CGT ne veut pas "diaboliser les électeurs et les électrices" et va "au débat" avec ceux du Rassemblement national qui pensent "qu'il n'y a pas d'alternative rassembleuse avec des perspectives sociales". Ainsi, poursuit-elle, "c'est pour ça que cet accord du Front populaire est très important".

Les adhérents qui militent pour l'extrême droite exclus

Sophie Binet attend toutefois que le programme soit officialisé mais elle est satisfaite des premières annonces, "notamment la nécessité d'augmenter les salaires, d'abroger la réforme des retraites, d'investir dans nos services publics, notamment les hôpitaux qui sont complètement asphyxiés". Ces mesures "peuvent changer la donne et être en rupture à la fois avec le néo-libéralisme d'Emmanuel Macron et avec le fascisme qui peut arriver au pouvoir".

En revanche, la secrétaire générale de la CGT rappelle que le syndicat exclut "sans aucune hésitation" et "systématiquement" les adhérents qui militent pour le Rassemblement national ou encore pour Reconquête. "L'extrême droite c'est la gangrène. On ne peut pas avoir des responsabilités syndicales tout en affichant des convictions d'extrême droite."

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