Le nombre de démissions de maires n'a jamais été aussi haut et "c'est totalement indépendant du phénomène de violence", souligne le Cevipof

Dans une étude, le Cevipof pointe une vague "sans précédent" de maires démissionnaires depuis 2020. Pour le chercheur Martial Foucault, qui a mené ces travaux, "le sujet est vraiment indépendant" de celui des violences auxquelles font face les élus.

Article rédigé par franceinfo
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Une étude pointe une vague "sans précédent" de démissions de maires depuis le début du mandat actuel en juillet 2020. Photo d'illustration. (LAURENT THEILLET / MAXPPP)
Une étude pointe une vague "sans précédent" de démissions de maires depuis le début du mandat actuel en juillet 2020. Photo d'illustration. (LAURENT THEILLET / MAXPPP)

"Dans mon travail sur les 2 200 démissions constatées depuis 2020, c'est à peine une quarantaine de maires qui ont démissionné pour des faits de violence. Le sujet est vraiment indépendant", souligne jeudi 19 juin sur franceinfo Martial Foucault, chercheur au Cevipof qui a mené une étude de l'Observatoire de la démocratie de proximité AMF-Cevipof/SciencesPo, publiée par franceinfo, ICI, Le Monde et l'AFP. Celle-ci révèle que la France fait face à une vague "sans précédent" de démissions de maires depuis le début du mandat actuel en juillet 2020, avec 2 189 édiles ayant quitté leurs fonctions, soit environ 6% du total des maires élus.

Parmi les principales causes de démissions figurent les "tensions au sein des conseils municipaux", les "passations programmées" ou encore la santé des élus. En revanche, "les agressions n'apparaissent pas comme un élément déclencheur" de ces démissions. "C'est totalement indépendant du phénomène de violence, qui effectivement lui aussi a progressé au cours de cette mandature", insiste le chercheur.

La période de confinement, en 2020, "a marqué cette mandature"

Les démissions volontaires représentent la grande majorité des cas, soit 71%. Il y a trois causes principales identifiées pour les démissions volontaires. La première, ce sont les tensions au sein du conseil municipal, avec 30,9% des cas de démissions volontaires. "Rappelons nous en 2020, période de confinement, la constitution des équipes et les premiers et premiers pas d'engagement n'ont pas pu se réaliser en présentiel. Les conseils municipaux ont tous travaillé un peu en visioconférence et les gens n'étaient pas présents. Et je crois que ça, ça a marqué cette mandature", souligne-t-il.

"Quand un tiers des démissions ont lieu en raison du désaccord, ça montre bien que, aujourd'hui, le fonctionnement démocratique des conseils municipaux est perfectible."

Martial Foucault, chercheur au Cevipof

sur franceinfo

En revanche, selon Martial Foucault, ces démissions ne seraient pas "le synonyme d'une crise de vocations dans l'engagement municipal". "Parce que la France, dit-il, est le seul pays au monde qui est capable de rassembler le jour d'une élection municipale, près d'un million de concitoyens sur des listes sur un corps électoral de 48 millions de personnes. Si vraiment on avait une crise à venir, alors nous n'aurions pas ce rapport."

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