L'alimentaire ne doit pas "être la variable d'ajustement du pouvoir d'achat des Français", lance l’Association nationale des industries alimentaires
Pour Jean-François Loiseau président de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), "c'est aussi un travail du gouvernement et de l'État de baisser la pression sur les entreprises, quelles qu'elles soient."
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"On a demandé à la grande distribution de régler le sujet du pouvoir d'achat depuis 15 ans", affirme Jean-François Loiseau, président de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), invité mardi 21 janvier sur franceinfo, durant les négociations commerciales annuelles entre la grande distribution et l'industrie agroalimentaire. Il y a deux semaines, le président du groupement des Mousquetaires, Thierry Cotillard, dénonçait les industriels, en pointant du doigt des "hausses de tarifs de l'ordre de 6 à 7, voire 8%".
franceinfo : Le président du groupement des Mousquetaires vous tient pour responsable des hausses de tarifs de 6 à 8% sur certains produits. Est-ce bien la position que vous tenez dans ces négociations ?
Jean-François Loiseau : Il y a des produits agricoles pour lesquels il y a eu des hausses très importantes. Je pense au beurre, au cacao, au café ou à l'eau, au jus d'orange, où il est nécessaire de répercuter de très fortes hausses dues aux marchés internationaux. Et puis il y a aussi des hausses nécessaires à passer. Ce sont les hausses à transmettre parce qu'il y a eu - et c'est normal - augmentation des salaires, augmentation des transports, augmentation des carburants.
"L'industrie agroalimentaire subit de la déflation depuis 15 ans, donc depuis 15 ans, c'est sans arrêt une baisse qui est enregistrée."
Jean-François Loiseau, président de l'ANIAà franceinfo
L'Ania, ce sont 20 000 entreprises, il y a des grands, il y a des internationaux et il y a plein de petites boîtes sur le territoire, dans tous les départements. Comment voulez-vous qu'elles résistent si elles ne peuvent pas passer des hausses tout à fait normales ?
Vous dites "déflation" dans l'alimentaire, mais il y a eu une très forte inflation de 20%, 30 % ces quatre dernières années...
Il y a eu le Covid. L'agroalimentaire a été au rendez-vous, tous les magasins ont été alimentés. Et puis, il y a eu la guerre en Ukraine et cette guerre a malheureusement impacté le prix des céréales. Donc il a bien fallu répercuter et je ne pense pas que ce soit l'alimentaire qui doive être la variable d'ajustement du pouvoir d'achat des Français.
Ce choc n'est-il pas aujourd'hui derrière nous ?
Oui, mais il y a encore des impacts. Nous, ce que nous souhaitons, ce n'est pas une hausse pour une hausse, c'est de répercuter normalement. S'il y a des hausses pour les entreprises, ces hausses doivent être transmises aux maillons de la distribution. On a demandé à la grande distribution de régler le sujet du pouvoir d'achat depuis 15 ans. Moi, je me permets de dire et de répéter que c'est aussi un travail du gouvernement et de l'État de baisser la pression sur les entreprises, quelles qu'elles soient, de baisser les charges patronales, de baisser les charges sociales. Je préfère augmenter les salaires pour que les salariés aient plus de pouvoir d'achat plutôt que d'avoir de la pression sociale et fiscale beaucoup plus importante que dans n'importe quel pays d'Europe.
Êtes-vous inquiet de l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche ?
Nous devons prendre une partie de notre destin en main et remmettre de la compétitivité dans l'économie agroalimentaire. Le signal donné par Donald Trump est très fort. Il veut mettre des taxes et il va en mettre, mais nous devons nous poser nous-même la question de la performance et de la compétitivité de nos filières agricoles et agroalimentaires. L'agroalimentaire français a perdu de sa valeur et de sa performance bien avant l'arrivée de Donald Trump, depuis la fin des années 2000.
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