Homicide routier : "Il est temps d'équiper la loi d'un arsenal moderne", plaide le chef étoilé Yannick Alleno, dont le fils est mort, percuté par un chauffard

Mercredi 30 avril en commission des lois, un texte qui propose de requalifier en "homicide routier" un accident mortel causé par un automobiliste à la conduite délibérément à risque (état d'ivresse, prise de drogues, conduite sans permis...) a été adopté.

Article rédigé par franceinfo
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Le chef étoilé Yannick Alléno, jeudi 1er mai 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Le chef étoilé Yannick Alléno, jeudi 1er mai 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Le texte adopté mercredi 30 avril en commision des lois qui propose de requalifier en "homicide routier" un accident mortel causé par un automobiliste à la conduite délibérément à risque, sera débattu mardi à l'Assemblée nationale. "Il est temps d'agir et d'équiper la loi d'un arsenal moderne, qui permette aux juges de faire leur travail", plaide jeudi 1er mai sur franceinfo le chef étoilé Yannick Alléno, dont le fils de 24 ans, Antoine, est mort fauché par un chauffard en 2022.
 
En novembre 2024, l'homme de 27 ans impliqué dans la mort d'Antoine Alléno a été reconnu coupable devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire avec au moins deux circonstances aggravantes, blessures involontaires et vol avec violence. Il a été condamné à sept ans de prison ferme. Il avait roulé, ivre, sans permis, à bord d'une Audi RS6 volée, à 120 km/h dans des rues du 7e arrondissement de Paris limitées à 30. Après avoir percuté un VTC, puis un taxi, il avait perdu le contrôle du véhicule et heurté un scooter conduit par Antoine Alléno, qui est mort des suites de ses blessures. Le conducteur avait pris la fuite. Arrêté rapidement, il avait 1,56 g/l d'alcool dans le sang.  

"Il faut considérer ces actes-là comme des meurtres"

"Tous les faits préalables à l'homicide sont réunis", estime Yannick Alléno, "donc pour moi, il faut considérer ces actes-là comme des meurtres". Tout d'abord, "ça changera pour les victimes, de reconnaître les faits et de mettre les mots justes sur ce qu'il s'est passé", affirme-t-il. "Quand je me suis retrouvé devant la juge d'instruction qui m'a dit 'votre enfant est mort' et puis finalement 'il n'a pas fait exprès de le tuer', je peux vous garantir que ça fait bizarre", témoigne le chef étoilé.  
 
"Deuxièmement, on l'a vu lors du procès d'Antoine, l'homicide routier était quand même dans l'esprit des parties adverses qui redoutaient que le criminel de mon enfant soit considéré comme un homicidaire routier", analyse Yannick Alléno. "Je pense que ça va durcir la justice, changer les peines", se réjouit-il.  Il juge le système actuel "complètement inadapté", puisqu'on "risque jusqu'à dix ans de prison en raison de circonstances aggravantes", mais pour autant les peines prononcées sont "en moyenne, à peine de deux ans". Il est donc "temps d'agir et d'équiper la loi d'un arsenal moderne, qui permette aux juges de faire leur travail", conclut-il.  

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