Gaza : "L'aide humanitaire n'est pas une arme de guerre", fustige un ancien ambassadeur d’Israël en France

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Daniel Shek, ancien ambassadeur d’Israël en France et conseiller diplomatique du forum des familles des otages et disparus, dénonce la dérive de certains discours au sein du gouvernement israélien.

franceinfo

Radio France

Publié le 22/05/2025 10:50

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Daniel Shek, ancien ambassadeur de France en Israël, lors d'une réunion d'information spéciale d'une délégation de familles de dix otages israéliens détenus par le Hamas, à Bruxelles, en Belgique, le 14 janvier 2025. (OLIVIER MATTHYS / EPA / MAXPPP)

"Certains membres du gouvernement appellent ouvertement à des choses qui sont absolument contraires aux valeurs juives", estime jeudi 22 mai sur franceinfo Daniel Shek, ancien ambassadeur d’Israël en France et conseiller diplomatique du forum des familles des otages et disparus. Alors que deux employés de l’ambassade d’Israël à Washington ont été tués aux abords du musée juif, l'ancien ambassadeur a livré une analyse sans concession de la situation politique en Israël. "Je ne pense pas que la haine et la cruauté peuvent remplacer, comme valeurs juives, la compassion et l'humanisme", a-t-il déclaré, pointant du doigt la dérive de certains discours au sein du gouvernement israélien.

Israël a "l'obligation de trouver un moyen d'acheminer de l'aide humanitaire"

Une polémique a été récemment créée par Yaïr Golan, chef de file de la gauche israélienne, qui a dénoncé l’intensification des opérations militaires dans la bande de Gaza. "Un pays sain n'a pas pour hobby de tuer des bébés", a-t-il affirmé. Daniel Shek soutient pleinement cette prise de position : "Je souscris à chaque mot de Golan. Je pense qu'il a été courageux. Je pense qu'Israël, en tant qu’État juif, a des obligations morales, pas pour satisfaire le monde et la communauté internationale, mais pour satisfaire nos propres principes et nos propres valeurs".

"À la suite aux massacres du 7-Octobre et la prise d'otages de familles entières, personne ne conteste qu'Israël avait le droit et l'obligation de répliquer, mais cette guerre a duré trop longtemps."

Daniel Shek, ancien ambassadeur d’Israël en France
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Il reconnaît que l'aide humanitaire est utilisée comme une arme par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, mais il précise aussi que "le Hamas, depuis le début des livraisons de l'aide humanitaire, confisque toute l'aide humanitaire pour les revendre au marché noir au compte-gouttes". Pour autant, il estime que cela "ne dédouane pas Israël de l'obligation de trouver un moyen d'acheminer de l'aide humanitaire à des Palestiniens civils, à des familles. Si c'est compliqué de le faire, il faut trouver un mécanisme pour le faire. L'aide humanitaire n'est pas une arme de guerre".

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