Frappes sur la prison d'Evin en Iran : Cela peut être "qualifié comme un crime de guerre", affirme l'avocat de Cécile Kohler et Jacques Paris

Le manque de communication plonge les familles dans l'inquiétude, mais aussi la colère. Maître Martin Pradel, avocat de Cécile Kohler et Jacques Paris, en appel au président de la République.

Article rédigé par franceinfo
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Martin Pradel, avocat des familles de Cécile Kohler et de Jacques Paris. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Martin Pradel, avocat des familles de Cécile Kohler et de Jacques Paris. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Nous sommes inquiets, voire en colère", déclare mardi 24 juin matin, sur franceinfo, Maître Martin Pradel, l'avocat de Cécile Kohler et Jacques Paris. Il déplore n'avoir "aucune nouvelle directe" des deux otages français, depuis la frappe qui a touché la prison d'Evin, lundi 23 juin. Cécile Kohler et Jacques Paris sont retenus en Iran, depuis mai 2022. Leur avocat rappelle que depuis trois ans, les contacts pour la famille et les autorités françaises "se font de manière très sporadique. En tout, il y a eu cinq visites consulaires. La dernière, le 30 mai dernier. Dernier contact avec la famille, le 28 mai."

Plongé dans l'incompréhension vis-à-vis de cette frappe, l'avocat pense qu'Israël cherche à nuire aux prisonniers. "Dans cette affaire, on a délibérément, ce n'est pas une erreur, frappé une prison qui est un bâtiment civil qui abrite des civils sans défense qui par définition, ne sont pas des belligérants", poursuit l'avocat. Ces frappes peuvent selon lui "tout à fait être qualifiées en crime de guerre". "C'est une mise en cause d'Israël, bien sûr", assume-t-il, sans toutefois s'engager dans des poursuites judiciaires contre l'État hébreu.

Il affirme avoir "toute confiance en Jean-Noël Barrot, toute confiance dans les autorités françaises". Le ministre des Affaires étrangères a annoncé lundi que "Cécile et Jacques n'auraient pas été touchés", après un entretien avec son homologue iranien. Mais l'avocat des deux Français, tempère : "J'ai un peu moins confiance dans la capacité de l'Iran à avoir une parole fiable."

Maître Martin Pradel a également écrit en urgence, lundi, à Emmanuel Macron : "Nous voulons que le président de la République fasse ce qu'il sait faire : de la diplomatie. Pour dire à Israël 'ça suffit, ne visez pas nos concitoyens quand ils sont emprisonnés'. Et que les autorités iraniennes relâchent immédiatement Jacques Paris et Cécile Kohler qui sont en situation de danger de mort."

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