Fin de vie : "Cette loi c'est l'idée que l'État puisse organiser la mort programmée des gens avec l'aide de la médecine", prévient un médecin
Le docteur Alexis Burnod, chef de service de soins palliatifs à l’Institut Curie à Paris, exprime sur franceinfo ses réserves sur le projet de loi sur la fin de vie. "Chaque situation est tellement unique", souligne-t-il.
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"Cette loi, c'est l'idée que l'État puisse organiser la mort programmée des gens avec l'aide de la médecine", a estimé mercredi 10 avril sur franceinfo le docteur Alexis Burnod, chef de service de soins palliatifs à l’Institut Curie à Paris, alors que le projet de loi sur la fin de vie est présenté en Conseil des ministres. "J'ai un peu de retenue, d'hésitations, de doutes sur ce qui est en train de se profiler", a prévenu celui qui publie Fin de vie, le cas de conscience et qui a été régulièrement auditionné sur le sujet par le Conseil national d'éthique.
D'après le texte, l'aide à mourir sera réservée aux patients majeurs, en mesure d'exprimer clairement leur volonté et le pronostic vital devra être engagé à court ou moyen terme. Mais "ça veut dire quoi à moyen terme ?", a pointé Alexis Burnod.
"Si on me demandait d'estimer le pronostic de quelqu'un à un an, comment le connaître ? C'est extrêmement difficile."
le docteur Alexis Burnod, chef de service de soins palliatifs à l’Institut Curie à Parisà franceinfo
Dans ce projet de loi, il faudra également que le patient ressente des souffrances intolérables et impossibles à traiter, physiques ou psychologiques pour être aidé au suicide. "C'est quoi la définition précise d'une souffrance qui fait qu'en dessous d'un curseur, elle n'est pas éligible et au-dessus, elle l'est ?", s'interroge le spécialiste. "Pour l'instant, les critères que l'on a sont encore très flous. Le sujet est tellement grave qu'il faut absolument nommer très clairement les choses", a-t-il alerté.
Pour le chef de service de soins palliatifs à l’Institut Curie, "chaque situation est tellement unique" qu'il faut "amener un peu de nuance". Selon le projet de loi, une fois que le patient demandera d'être aidé au suicide, ce sera à un médecin de se prononcer après une procédure lui laissant jusqu'à 15 jours. "On avance, on recule, on tâtonne pour construire un projet de soins avec des hommes, des femmes qui peuvent changer d'avis à tout moment", souligne-t-il, tout en faisant part de sa crainte que cette loi modifie "la relation de soins" entre le médecin et le patient.
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