Suicide d'Evaëlle, 11 ans : "Sa mort est dramatique" mais "je n'ai pas de responsabilité", affirme l'enseignante relaxée

Pascale B. était jugée pour harcèlement sur mineurs, sur la pré-adolescente qui s'est suicidée en juin 2019.

Article rédigé par franceinfo
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La cérémonie d'obsèques d'Evaëlle au cimetière du Père-Lachaise (Paris), le 3 juillet 2019. (THIBAULT CHAFFOTTE / MAXPPP)
La cérémonie d'obsèques d'Evaëlle au cimetière du Père-Lachaise (Paris), le 3 juillet 2019. (THIBAULT CHAFFOTTE / MAXPPP)

L'enseignante d'Evaëlle a été relaxée jeudi par le tribunal correctionnel de Pontoise des poursuites pour harcèlement sur mineurs. La collégienne s'est suicidée en juin 2019 et ses parents pointaient le comportement de l'enseignante . "Aujourd’hui je peux parler un peu plus librement et dire mon ressenti", déclare vendredi 11 avril Pascale B. sur franceinfo.

"J’ai été accusée depuis maintenant six années d’être responsable du décès d’Evaëlle, poursuit Pascal B. Ce sont des accusations qui ont été vraiment odieuses à porter". Juridiquement, l'enseignante n’a été accusée que de harcèlement. Pascal B. veut rappeler que "trois faits" étaient retenus contre elle : "avoir demandé, comme c’était exigé pour tout le monde, un cahier de français et non pas un classeur, de l’avoir ponctuellement changée de place et d’avoir tenu à son encontre des propos qui pourraient être jugés harcelants, propos qui n’ont jamais pu être cités ni être l’objet d’aucun témoignage", expose la professeure. 

"Bien sûr qu'on peut toujours dire des choses"

"Le décès d'Evaëlle est effectivement dramatique" mais "je n'ai pas de responsabilité", affirme l'enseignante. "Le tribunal n'a pas entendu" les arguments de la partie civile "parce que ce n'est pas la réalité", estime l'enseignante. La présidente du tribunal a notamment considéré que les éléments à charge étaient "discordants, indirects, peu circonstanciés" ou relevant de "comportements adaptés et légitimes s'agissant de l'autorité dont doit faire preuve un enseignant en classe". "Bien sûr qu'on peut toujours dire des choses qui peuvent être [mal] perçues parce qu'elles sont dites de manière maladroite", admet Pascale B., "mais ça ne s’est pas passé", comme le dénoncent les parents d'Evaëlle. 
 
"Lorsqu'elle est décédée, Evaëlle avait quitté l'établissement depuis plusieurs mois et on ne sait pas ce qui s'est passé pendant toute cette durée. Oui, là on peut avoir un doute", assure l'enseignante. Également interrogée sur franceinfo, son avocate Marie Roumiantseva se dit "prête" pour un nouveau procès au civil. "On redéveloppera les arguments qu'on a déjà développés". Selon elle, "tous les éléments du dossier ont été examinés en profondeur", insiste-t-elle. 

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