Université d’été du Medef : ouverture et continuité
C’est la rentrée des patrons, avec l’ouverture ce matin de l’Université d’été du Medef, Qu’attendent les chefs d’entreprise dans ce climat économique incertain ?
S’il fallait résumer l’état d’esprit des chefs d’entreprise, je vous dirai que les deux mots clés sont "Continuité" et "Ouverture" .
"Continuité", tout simplement, parce que les politiques suivies en France ne le sont jamais dans la durée, que les pouvoirs dans notre pays aiment faire et défaire alors que l’entreprise a besoin de visibilité pour se projeter dans l’avenir. François Hollande a décidé de mettre en place une vaste politique d’allègement de charges, on le sait, pour faire regagner de la compétitivité aux entreprises, un plan de plus de 40 milliards, on est au milieu du gué, il reste en gros 20 milliards d’allégement prévus en 2016 et 2017. C’est maintenant que ce dispositif inédit peut commencer à porter ses fruits. Seulement voilà, on entre dans une période très politique, à l’approche de l’élection présidentielle de 2017, et le parti socialiste souhaite une réorientation de ces aides aux entreprises : pour l’instant Valls et Hollande tiennent bon, c’est non. La continuité en la matière devrait donc enfin prévaloir.
Voilà donc la baisse des charges a priori garantie mais qu’attendent d’autres les patrons
Je vous disais que le deuxième mot pouvant qualifier les attentes des patrons, c’est l’ouverture, une ouverture sur un sujet des plus tabous, celui du code du travail, de la complexité de nos lois sociales. C’est en fait tout l’enjeu de cette rentrée. Voilà un sujet ultra sensible, maintes fois évoqué mais jamais traité, mais, mais… il y a semble-t-il une fenêtre d’opportunité. Le chômage ne baisse toujours pas, il faut donc changer encore quelque chose, essayer une politique qui n’a jamais été tentée en France, simplifier les relations entre les salariés et les employeurs. Dans le jargon social, on appelle ça "l’inversion des normes" : en clair, ne retirons rien au sacro-saint code du travail, mais accordons plus de place, voire une place centrale, à ce qui est négocié sur le terrain, c’est à dire dans l’entreprise. Le temps de travail, les salaires, l’organisation, tout ou presque pourrait être décidé dans l’entreprise, dès lors que serait signé un accord majoritaire avec les représentants des salariés. Le "contrat" primerait ainsi sur la "loi". L’entreprise aurait la liberté de déroger aux réglementations générales. Ce serait une vraie révolution sociale dans notre pays.
Mais ça a une chance de se faire ?
En tout cas, ce n’est pas perdu d’avance. Manuel Valls et Emmanuel Macron ont l’air bien décidé. Le Premier ministre a commandé un rapport qui doit lui être remis à la rentrée. Les chefs d’entreprises et les syndicats ont été auditionnés. Bref, une ouverture pourrait être faite et expérimentée. Ce n’est pas sans risques politiques pour un gouvernement de gauche, il faudra beaucoup de doigté. Le seul bémol qu’émettent les patrons pour y croire vraiment en cette rentrée : ils s’inquiètent de la difficulté du gouvernement à trouver un troisième ministre du travail pour succéder à François Rebsamen qui a préféré un autre destin. Ce n’est pas de bon augure. Ceux qui ont de la mémoire rappellerons que sous Nicolas Sarkozy, cinq ministres du travail s’étaient succédé en cinq ans, c’est une autre manière de dire que dans ce pays, la gauche et la droite sont fâchées avec le social. Raison de plus pour espérer que ça change !
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