Un tarif minimum de 3 euros par course instauré par Uber Eats pour ses livreurs

La plateforme de livraison de repas et de courses à domicile entend ainsi compenser en partie la baisse de revenus induite par l'inflation.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les livreurs Uber Eats seront rémunérés 3 euros minimum la course à partir du 1er juin 2025. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)
Les livreurs Uber Eats seront rémunérés 3 euros minimum la course à partir du 1er juin 2025. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Uber Eats mettra en place un plancher garanti de 3 euros par course, quelle que soit la distance, dès le 1er juin pour ses 65 000 livreurs à vélo, qui sont des indépendants et non des salariés. Il s'agit d'une manière de soutenir le revenu des coursiers qui a baissé ces dernières années. 

Selon l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi, qui analyse les données des plateformes, entre 2021 et 2024, en tenant compte de l’inflation, les livreurs ont perdu entre un cinquième et un tiers de leurs revenus. Cela représente moins 34% chez Uber Eats, moins 26% chez Stuart et près de 23% en moins chez Deliveroo. L'autorité a par ailleurs constaté que les temps d’attente entre deux courses s’étaient allongés.

Sur tous ces sujets, il y a des discussions au niveau du secteur, mais estimant qu'elles ne vont pas assez vite, Uber Eats choisit de faire cavalier seul avec l’annonce de tarif minimum par course. La plateforme cherche évidemment à soigner sa réputation auprès de ses clients, 27 millions de Français ont téléchargé son application. Mais, c’est aussi une façon de chercher à se démarquer dans un marché de la livraison de repas et de courses qui se développe mais qui reste très concurrentiel, alors que les critiques sur les conditions de travail des livreurs se multiplient.

Les livreurs demandent plutôt une garantie horokilométrique

Car, plus le marché de la livraison se développe, notamment parce que les plateformes interviennent maintenant dans des petites villes et des territoires ruraux et, plus les livreurs sont obligés de parcourir des kilomètres en plus. Ils se retrouvent ainsi contraints de troquer leur vélo contre un scooter ou une voiture, avec les frais que cela engendre. Trois euros ne vont donc pas changer la donne pour les coursiers.

"On ne va pas refuser", répond Fabian Tosolini, du syndicat majoritaire des livreurs d’Union-Indépendants, mais, selon lui, "ça ne va pas renverser la table", car il y a déjà une sorte de montant minimal à 2,85 euros la course pour Uber, et 2,63 pour Deliveroo. D’où la demande des syndicats, d’avoir plutôt une garantie horokilométrique, c’est-à-dire un revenu garanti qui ne soit pas forfaitaire mais calculé en fonction de la durée et de la distance de la course.

À savoir si le client va payer plus cher sa commande, Uber Eats promet que non, qu’il n’y aura pas de répercussions sur la note finale. Aujourd’hui, le panier moyen payé par le client pour une course tourne autour de 25 euros.

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