Salaire des grands patrons : quel montant Luca de Meo va-t-il toucher au sein du groupe de luxe Kering ?

Après avoir quitté le navire Renault en juin, en pleine crise du secteur automobile, Luca de Meo prend officiellement en septembre son poste chez Kering, le géant du luxe, qui comprend des marques comme Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga ou Boucheron.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Kering a annoncé en juin 2025 avoir débauché Luca de Meo, pour aider à redresser l'entreprise aux côtés de François-Henri Pinault, qui restera président du conseil d'administration. (THOMAS SAMSON / AFP)
Kering a annoncé en juin 2025 avoir débauché Luca de Meo, pour aider à redresser l'entreprise aux côtés de François-Henri Pinault, qui restera président du conseil d'administration. (THOMAS SAMSON / AFP)

François-Henri Pinault, propriétaire de Kering, a fait appel à Luca de Meo pour relancer le groupe de luxe dans la tourmente. À 58 ans, le dirigeant italien, qui a fait toute sa carrière dans le secteur automobile, est connu pour avoir redressé des groupes en grande difficulté, dont Renault. On se rappelle la surprise suscitée en juin 2025, quand François-Henri Pinault avait annoncé l'arrivée de Luca de Meo, qui pour cela quittait le constructeur automobile en plein milieu de mandat. Mardi 9 septembre, à l'occasion de l'assemblée générale de Kering, les actionnaires ont validé cette nomination.

À charge donc pour Luca de Meo de relancer Kering, car le groupe a vu ses ventes plonger de 16% au premier semestre 2025 et sa marge dégringoler de près de 13%. Son endettement va atteindre 9,5 milliards d'euros, dans un marché du luxe qui se durcit, à cause de la conjoncture internationale et du ralentissement de la croissance en Asie.

Embauché pour sauver Gucci

La priorité de Luca De Meo va être Gucci, parce que c'est le navire amiral de Kering. À elle seule, la marque représente 44% du chiffre d'affaires du groupe. Or ses résultats ne cessent de chuter depuis deux ans, avec -30% en ce seul premier semestre 2025.

Luca de Meo promet de lancer des actions rapidement, même si devant l'AG de la semaine dernière, il a expliqué qu'il allait lui falloir quelques mois et qu'il présenterait un vaste plan stratégique au printemps prochain. Il a toutefois promis de "rationaliser", "relancer", "redynamiser".

Pour l'instant, rien n'a été annoncé sur le sujet d'éventuelles suppressions de postes, mais les 47 000 salariés ne sont pas très tranquilles. D'autant plus que dans son premier discours, Luca de Meo a d'ores et déjà annoncé "qu'il allait falloir prendre des décisions qui ne sont pas toujours faciles et que cela impliquera sans doute des efforts de tous, des partenaires, des collaborateurs, du management".

Un bonus de prise de fonction à 20 millions d'euros

En attendant, le nouveau dirigeant prend son poste avec un joli cadeau de bienvenue, un "welcome bonus", une "indemnité de prise de fonction" que les actionnaires ont largement validée : 20 millions d'euros, en compensation pour avoir quitté Renault avant d'avoir fini son deuxième mandat. Ce détail a de quoi faire débat, à un moment où le sujet de la taxation des plus riches anime le pays. Chez Kering, Luca de Meo touchera un salaire fixe de 2,2 millions d'euros annuels, auxquels s'ajoutent des variables, jusqu'à 6,5 millions d'euros, et des variables pluriannuelles.

En fonction de l'atteinte des objectifs, le total de cette rémunération pourra monter jusqu'à 20 millions d'euros par an. "Le montant est important mais il faut le voir comme un investissement du groupe sur son futur", a justifié François-Henri Pinault.

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