Réforme des retraites : en votant symboliquement pour son abrogation, l'Assemblée nationale risque de durcir les positions en fin de "conclave"
L'Assemblée nationale a voté jeudi pour l'abrogation de la réforme des retraites, sur une proposition de résolution portée par les communistes. Un vote symbolique qui a son importance alors que le conclave entre patronat et syndicats sur les retraites est dans la dernière ligne droite.
/2024/03/04/fanny-guinochet-65e60267ebb86457775765.png)
/2025/06/06/maxnewsworldfive968700-6842913b89768451183027.jpg)
Certes ce vote du jeudi 5 juin, à l'Assemblée nationale, est un peu particulier, car il s'est organisé à l'occasion d'une niche parlementaire portée par la gauche pour abroger la réforme des retraites de 2023, qui porte l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Mais la proposition a été validée très largement, par 198 députés contre 35 voix. Même si cette résolution n'a aucune valeur contraignante, c'est la première fois que l'Assemblée nationale a pu s'exprimer par le vote sur la réforme des retraites - qui a été adoptée par 49.3.
Ce scrutin donne un signal : il renseigne sur la position des députés à propos de cette réforme et peut influencer le fameux "conclave" des partenaires sociaux, alors que cette négociation entre dans sa dernière ligne droite. Le gouvernement a laissé jusqu'au 17 juin aux syndicats et patronat pour tenter de trouver un compromis. Il leur reste donc une petite semaine à peine, avec trois séances prévues pour tenter de se mettre d'accord sur des aménagements à la réforme.
Un vote qui peut influencer dans un sens comme dans l'autre
Mais face à la pression des députés, le patronat va être tenté de durcir ses positions. François Bayrou a laissé entendre que s'il y avait accord des partenaires sociaux, il serait validé par le Parlement. Étant donné les résultats du vote, l'Assemblée nationale cherchera à apporter des amendements pour revenir sur l'âge légal de départ.
Or, c'est la grande peur du Medef depuis le début : que le conclave revienne justement sur l'âge de départ. Il ne voudra pas prendre le risque que les députés cherchent par tous les moyens à revenir sur les 64 ans. En face, au contraire, les syndicats qui sont restés dans le conclave - la CFDT, CFTC et CFE-CGC - veulent obtenir ce qu'ils appellent "un bougé" sur l'âge de départ. Ce vote fait donc office d'encouragement. Il peut donc limiter les chances d'un accord en amenant patronat et syndicats à camper sur leurs positions.
Coup de pression sur le gouvernement
Ce vote pressurise aussi un gouvernement qui cherche toujours 40 milliards d'euros d'économies supplémentaires pour 2026, dans un contexte budgétaire tendu, entre une croissance attendue faible et un chômage plutôt orienté à la hausse.
Ce scrutin ne va donc pas l'aider dans sa tentative de redresser les comptes du régime. On rappelle que, même en restant sur un âge de départ à 64 ans, la Cour des comptes estime qu'il manquera autour de 15 milliards d'euros d'ici 10 ans. Ce sera bien plus si on revient à 62 ans. On attend d'ailleurs, ces prochains jours, le nouveau rapport annuel du conseil d'orientation des retraites, qui devrait, sans surprise, confirmer ces besoins de financement.
À regarder
-
Le Maire, Lescure... La liste des 18 ministres du gouvernement Lecornu
-
Nouveau gouvernement : des reconductions et des retours
-
Qui sont "les guetteuses", ces femmes en première ligne lors de l'attaque du 7 octobre ?
-
Des satellites pour protéger les hérissons, en voie d'extinction
-
Animaux de compagnie : des crèches pour chiens
-
Toilettes : toujours plus innovantes
-
Tempête Amy : deux morts dans les intempéries
-
Guerre à Gaza : le Hamas se dit prêt à libérer les otages
-
Le premier distributeur de frites belges
-
Boucheries, la nouvelle cible des voleurs
-
Deux morts dans une fusillade à Nice
-
Apnée du sommeil : quels risques pour la santé
-
Nouveau gouvernement : le coup de poker de S. Lecornu
-
"Food express", l'expo sur les wagons-bar
-
Ce lycée a un cours unique en France
-
Plus de 49.3, ça veut dire quoi ?
-
Dorothée : le retour gagnant de l'idole des jeunes
-
Mairie de Paris : la guerre des notes de frais
-
Conflit Israël-Palestine : "Une confédération permettra de parvenir à une solution à deux Etats"
-
Des règles plus strictes pour les virements bancaires
-
Le plastique a-t-il vraiment disparu des cantines ?
-
Loto : il oublie de réclamer ses 15 millions d'euros
-
La police de l’immigration au Superbowl de Bad Bunny ?
-
Pizza au matcha : tu valides ?
-
Polémique : Shein ouvre des magasins en France
-
Les Français sont-ils trop propres ?
-
Attaque terroriste : deux morts devant une synagogue à Manchester
-
Pour votre santé, seulement 14g de viande rouge par jour.
-
Ligotés et dénudés : enquête sur un bizutage à Toulouse
-
Boutiques de luxe : nouveau braquage à la voiture bélier
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter