Les factures EDF augmentent en 2015

Le gouvernement reste pour l'instant discret sur la question pour ne pas alarmer les consommateurs, cette hausse de 2,5 % dès demain jeudi (qui soit en dit en passant succède déjà à une augmentation du même ordre au 1er novembre dernier) ne sera pas la dernière. C'est certain. Alors la fixation des tarifs de l'énergie est un peu compliquée. Même si le marché est ouvert à la concurrence, depuis sept ans maintenant, c'est l'État qui fixe les tarifs. On appelle ça les tarifs réglementées. Le mode de calcul vient de changer pour tenir d'avantage compte du marché de gros de l'électricité. Mais globalement, l'État prend surtout en considération le coût de la production nucléaire, celui de l'acheminement de l'électricité plus celui du développement des énergies renouvelables. L'État prend donc en compte les besoins de l'opérateur historique EDF qu'il possède à hauteur de 85 %. Si ce n'était que ça, ce serait presque simple. Mais ce serait oublier la dimension politique de la fixation des tarifs de l'énergie. 　

L'État freine la hausse des tarifs  　

Et tous les gouvernements font la même chose, de droite comme de gauche. Le tout nouveau patron d'EDF s'en est d'ailleurs immédiatement plaint. Auditionné devant le sénat il y a un mois, Jean-Bernard Levy dénonçait des retards préoccupants sur les trajectoires réelles des tarifs par rapport à ce qui avait été convenu avec l'État. Et ce qui est amusant, c'est que les meilleurs avocats de l'opérateur historique, ce sont finalement ses concurrents, les fournisseurs alternatifs qui saisissent régulièrement le conseil d'État pour qu'il impose des rattrapages au gouvernement. Les concurrents d'EDF ont d'ailleurs été auditionnés pas plus qu'hier. Le jugement sera rendu le mois prochain. Et ce que dit leur représentant, Fabien Choné c'est que les tarifs doivent refléter le coût réel de la production. Il faut et je le cite – que l'État arrête de piétiner la loi pour raison démagogique. 　

Raisons démagogiques disent les fournisseurs alternatifs. Il y a aussi le pouvoir d'achat des ménages qui entre en compte

Surtout que les Français sont les champions d'Europe du chauffage électrique. 30 % des français se chauffent à l'électricité. L'augmentation des tarifs est donc un sujet extrêmement sensible. Et même si les prix ont augmenté de 20 % en 5 ans, ils restent parmi les plus bas d'Europe et de loin. N'empêche que la précarité énergétique concerne près de quatre millions de foyers en France.

On comprend mieux pourquoi le gouvernement peine à assumer la hausse des tarifs. Et pourtant elle est inévitable selon EDF et les fournisseurs alternatifs. Ces derniers estiment que l'augmentation nécessaire en 2015 (au delà de celle du 1er janvier) est de 80 euros.

80 euros en plus sur la facture d'électricité des particuliers soit une hausse de 12%. Encore une fois, la pilule sera difficile à faire passer pour le gouvernement.