Les actions des industries de défense s'envolent dans les bourses européennes

En raison de la situation géopolitique et de la volonté européenne de continuer à soutenir l’Ukraine, les entreprises de défense et d’armement européennes voient leur cotation en bourse augmenter.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les investisseurs savent que les gouvernements vont passer d’importantes commandes à toutes ces firmes de défense et que c’est un placement qui va rapporter (photo d'illustration). (SITOX / E+)
Les investisseurs savent que les gouvernements vont passer d’importantes commandes à toutes ces firmes de défense et que c’est un placement qui va rapporter (photo d'illustration). (SITOX / E+)

Les dirigeants de l'Union européenne se sont engagés, dimanche 2 mars à Londres, à soutenir l’Ukraine. Les sociétés de défense ont tout de suite bondi en bourse, permettant au CAC 40 d’atteindre des sommets. Depuis ce week-end, les actions des entreprises de défense et d'armement enregistrent de fortes hausses, 16% pour Thales qui fait des radars, 15% pour Dassault Aviation producteur du Rafale, 5% pour Airbus, 3% pour Safran qui fournit des drones. De quoi doper le CAC 40 qui a terminé à près de 8 200 points lundi. Une situation jamais vue depuis mai 2024.
 
Un phénomène identique sur toutes les places européennes. A Londres, lundi, le britannique BAE système qui fait des avions, a aussi vu son titre s’envoler de près de 15%, plus 
16% pour le fabricant de tanks et de munitions allemand Rheinmetall, 10% pour l'italien Leonardo. 

L’euro progresse face au dollar 

Les investisseurs savent que les gouvernements vont passer d’importantes commandes à toutes ces firmes et que c’est un placement qui va rapporter. Surtout que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a annoncé qu’elle présenterait un plan pour « réarmer l'Europe » jeudi lors d'un sommet spécial de l'Union à Bruxelles. Lundi, cette annonce a d’ailleurs dopé l’euro, qui a gagné 1% face au dollar. 
 
Les sociétés de défense attirent les investisseurs privés. C’est une bonne nouvelle à un moment où l’argent public manque, mais ce n’est pas tout d’avoir des commandes, faut-il encore pouvoir les honorer ! Ce qui veut dire produire en masse et plus vite. La plupart de ces groupes ont déjà accéléré les cadences, réduit les délais. On le voit pour la construction de radars, de canons Caesar de Nexter, pour les missiles du groupe MBDA. Réussiront - elles à aller encore un cran au-dessus ? Le ministère des Armées regarde comment impliquer les chaînes industrielles civiles, notamment automobiles, pour fabriquer, par exemple, des milliers de drones très rapidement. Il cherche aussi à relocaliser des sites de production, comme à Bergerac où on fait de la poudre. Une vingtaine de projets sont à l’étude. 
 

Ce n’est pas qu’une question de budget. Éric Lombard, le ministre de l’Économie, travaille sur un plan pour trouver de l'argent, mais ça ne fait pas tout ! Notre industrie de la défense manque de bras, de cerveaux. Selon une étude de la Direction générale des armées, 10 000 postes sont immédiatement à pourvoir dans l’hexagone. Ces problèmes de recrutement sont un frein pour répondre aux défis de l’économie de guerre. 

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