Le pape François alertait régulièrement sur les dérives du capitalisme
Le souverain pontife prêchait pour un modèle économique qui génère moins d'inégalités. Il intervenait au G7 et au forum de Davos, s'adressait aux patrons d'entreprises et aux dirigeants du monde entier.
Dès les premières années de son pontificat, le pape François critiquait le capitalisme prédateur, "le système néolibéral", les "dérives de la mondialisation", "l'économie qui tue", selon ses propres mots. Ce représentant de l’Église catholique a très tôt mis en cause "la finance" dont il disait qu’elle "n’a plus de visage". La finance qui "s’éloigne de la vie des gens lorsque le seul critère est le profit".
Il faut rappeler qu'il avait été témoin de la crise économique argentine. Il n’a pas toujours eu des mots tendres à l’égard des banques et des multinationales. Il les accusait de se déplacer dans des pays où il est plus facile d’exploiter les richesses naturelles et les plus faibles. Il prêchait pour un modèle économique plus inclusif, plus équitable, plus écologique.
Le Pape François n’hésitait pas à solliciter l’avis des économistes, ce qui était assez inédit. On se souvient qu'en novembre 2020, année du Covid, il avait convoqué des jeunes économistes du monde entier à une conférence virtuelle. Il estimait qu’il était indispensable de former et de soutenir les nouvelles générations de chercheurs et d'entrepreneurs pour adopter un modèle de développement différent qui génère moins d’inégalités. Il a aussi eu à cœur de créer une fondation appelée "L'économie de François", pour rassembler des dirigeants du monde entier engagés dans une nouvelle façon de faire de l’économie.
Mark Zuckerberg, Elon Musk, "l'appel de Rome pour des IA éthiques"...
Il s’adressait souvent aux dirigeants et aux patrons. Il allait au G7, il adressait régulièrement aussi des messages au forum économique de Davos, où il appelait les patrons à ne pas "idolâtrer l’argent", insistant sur le fait que "la spéculation est une maladie qui nuit toujours à l’autre". Lors de la dernière édition de Davos, en janvier dernier, il avait mis en garde contre l’intelligence artificielle. Le pape François avait d’ailleurs été une des premières victimes de l’IA, en 2023, avec cette fausse photo, générée par l’IA, où il apparaissait avec une drôle de doudoune blanche, qui avait circulé sur les réseaux sociaux.
Dès 2020, il avait publié L'appel de Rome pour des IA éthiques. Plusieurs fois, le pape François avait appelé à utiliser la technologie pour "unir et non diviser" et insisté pour que "l'innovation technologique soit orientée vers la dignité humaine". Ces messages, il a d’ailleurs souvent eu l’occasion de les distiller auprès des entrepreneurs qui défilaient au Vatican. En 2016, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, et Meta l'avait rencontré. Il y a trois ans, en 2022, c’était Elon Musk qui lui avait rendu visite. On ne sait pas ce que le milliardaire avait retiré comme morale de cet échange.
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