Le montant de la dette risque de poser un problème de souveraineté pour la France

En 2025, la charge de la dette française atteindra 67 milliards d'euros, un montant supérieur au budget de la Défense. Face à une perte d’attractivité sur les marchés et une mise en garde des agences de notation, le gouvernement envisage des coupes dans les dépenses sociales.

Article rédigé par franceinfo
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Le ministère de l'Economie et des Finances, le 27 octobre 2023. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
Le ministère de l'Economie et des Finances, le 27 octobre 2023. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Quelque 67 milliards d'euros, c'est ce que va nous coûter la dette en 2025, selon les chiffres du ministre de l'Économie, Éric Lombard, dévoilés en ce printemps 2025. Il s’agit du seul montant de la charge de la dette, car notre dette publique, elle, dépasse les 3 300 milliards d'euros. 

Ces intérêts, aujourd'hui, sont donc parmi nos budgets les plus importants. Plus que le budget de la Défense, qui représente près de 60 milliards d'euros, et pas loin de l'Éducation, qui atteint 88 milliards. Vu la vitesse à laquelle on creuse le déficit, ces intérêts progressent très vite. D'où cet avertissement du ministre de l'Économie : notre charge de la dette tend rapidement vers les 100 milliards d'euros, ce qui serait notre premier poste de défense.

 Une vulnérabilité croissante

Ce montant pose un problème de souveraineté. Nous allons être à la merci de nos créanciers, qui en plus sont devenus de plus en plus puissants. Sur le marché obligataire, c'est-à-dire le marché où les investisseurs achètent de la dette, l'argent devient de plus en plus rare et plus cher, tant les besoins de financement sont en train d'exploser un peu partout dans le monde, en raison de la transition énergétique, de la révolution technologique, mais aussi des efforts de réarmement.

La France perd du terrain. Elle est moins attractive par rapport aux autres pays. Preuve en est : les trois grandes agences de notation nous ont toutes mis en perspective négative. Les prochaines notations auront lieu après l'été, mais en attendant, le message est clair : soit la France fait des efforts pour réduire son train de vie, soit de moins en moins de monde nous prêter, et on nous prêtera à taux très élevé. La France est en sursis et la tutelle du FMI, du Fonds monétaire, n'est pas si loin, laisse  entendre Éric Lombard.

Pour réduire le train de vie de la France, le gouvernement promet de s'attaquer à nos dépenses, mais sans être très précis. Beaucoup de pistes sont lancées, comme supprimer des opérateurs et agences d'État, couper des niches, limiter le nombre de fonctionnaires, sans augmenter les impôts.

Une chose est sûre : le gouvernement a en ligne de mire les dépenses sociales, et a contrario, il souhaite préserver, voire augmenter, les dépenses militaires. Soit couper dans les allocations, pour soutenir les achats de canons.

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